Position du problèmeLes gains d’espérance de vie constatés dans les pays occidentaux ont été accompagnés d’une augmentation des maladies chroniques et incapacités dans la réalisation d’activités de la vie quotidienne (AVQ) et d’activités instrumentales de la vie quotidienne (AIVQ). Bien que ces incapacités favorisent l’institutionnalisation, les personnes âgées continuent majoritairement de vivre à domicile en France. Ce travail vise à identifier les besoins d’aide de ces personnes et leur association avec certains facteurs démographiques et socio-économiques.MéthodesLes besoins déclarés d’aide humaine dans les AVQ et AIVQ sont étudiés à partir d’un échantillon représentatif de 8 745 personnes de 60 ans ou plus vivant à domicile en 1999 tiré de l’enquête transversale française Handicaps-Incapacités-Dépendance. Les associations ont été évaluées à l’aide d’odds-ratio (OR) bruts puis ajustés dans le cadre d’une adaptation du modèle comportemental d’Andersen-Newman.RésultatsPlus d’un million de personnes déclarent avoir besoin d’aide pour la réalisation d’au moins une AVQ (toilette, habillage, utilisation des toilettes, alimentation, transferts, sorties) et près de 2,5 millions pour une ou plusieurs AIVQ (courses, repas, tâches ménagères). La déclaration d’un besoin d’aide pour au moins une AVQ est associée à l’âge (OR = 1,4 pour les 70-79 ans, 3,6 pour les 80 ans ou plus), au fait d’être un homme âgé de 80 ans ou plus (OR = 0,5), à l’absence de diplôme (OR = 1,5), au fait de vivre en couple (OR = 1,7) ou avec une personne autre que le conjoint (OR = 2), à un revenu disponible inférieur à 540 euro mensuel ou compris entre 540 et 1 080 euro (OR = 1,3), à différents types de déficience : motrice (OR = 3), du langage (OR = 2,1), visuelle (OR = 1,7), intellectuelle (OR = 1,5) ou autre (OR = 1,2), à la disponibilité d’aides techniques d’équipement (OR = 3,5), au déplacement (OR = 3) ou autres (OR = 2,1). Le risque d’un besoin d’aide humaine se trouve particulièrement majoré (OR = 4) pour les personnes assistées dans leurs réponses comme pour celles remplacées (OR = 5,5). La déclaration d’un besoin d’aide pour une AIVQ au moins est globalement associée aux mêmes facteurs.ConclusionLes résultats traduisent une réalité des besoins d’aide humaine qui tient plus compte du contexte socio-environnemental qu’elle n’est strictement liée à des limitations fonctionnelles.