Les ulcères de jambe sont une pathologie chronique. Le temps de cicatrisation est long pour les ulcères d’origine veineuse et des complications sont possibles. La plus sévère est l’infection, soit sous forme d’une dermohypodermite bactérienne aiguë, facile à diagnostiquer et relativement facile à traiter à partir du moment où les doses minimales d’antibiotiques sont respectées, soit sous la forme d’infections localisées de diagnostic plus difficile. En effet, il n’y a pas de consensus dans la littérature sur les critères cliniques permettant de retenir le diagnostic d’infection localisée, ni sur l’attitude thérapeutique à proposer. L’attitude la plus logique est de débuter par un traitement local, puis en cas d’inefficacité, de traiter par antibiothérapie par voie générale. Cette attitude est à nuancer en fonction du terrain (patient immunodéprimé, ou artériopathie sévère justifiant un traitement antibiotique par voie générale plus rapidement prescrit). La deuxième complication volontiers observée est l’allergie à un topique appliqué sur la plaie. Le taux de sensibilisation des patients souffrant d’ulcères de jambe est élevé (60 %) même s’il a tendance à diminuer avec l’utilisation des pansements modernes. Il n’y a pas de produits parfaitement sûrs chez les patients polysensibilisés. Le traitement dermocorticoïde est très efficace. Les tests allergologiques sont utiles. Certains ulcères de jambe sont d’emblée inquiétants. Les ulcères creusants, voire nécrotiques, évoquent d’emblée une étiologie artérielle nécessitant des explorations vasculaires rapides et éventuellement une revascularisation. Les ulcères nécrotiques, très douloureux, superficiels et extensifs, par angiodermite nécrotique nécessitent une hospitalisation pour la réalisation de greffes cutanées qui permettent de stopper l’angiodermite et de calmer les douleurs. Les ulcères de localisation atypique, trop bourgeonnants, sont parfois des carcinomes. La biopsie des ulcères de jambe d’aspect ou d’évolution atypique (non-cicatrisation malgré des soins bien conduits) est un impératif dans le suivi de ces patients.