Alors que la digoxine occasionne de nombreux effets secondaires, peu d’atteintes cutanées sont recensées dans la base française de pharmacovigilance. Nous rapportons un cas de vascularite leucocytoclasique (VL) très probablement imputable à la digoxine. Une femme âgée de 91 ans, hospitalisée pour chute, présentait une décompensation cardiaque sur fibrillation auriculaire rapide nécessitant l’instauration de digoxine. Huit jours plus tard, une éruption cutanée dorsale et tronculaire, ni prurigineuse, ni douloureuse, apparaissait et persistait malgré des soins locaux, sans aucune autre anomalie clinique. Après quelques jours, l’éruption s’étendait avec apparition de lésions bulleuses, d’ulcérations et d’une nécrose sur lymphœdème bilatéral des jambes. Parmi les examens complémentaires réalisés, la biopsie cutanée révélait une VL avec nécrose et décollement sous-épidermique, évocatrice d’une réaction toxidermique, tandis que l’immunofluorescence directe était négative. L’évolution était progressivement favorable à l’arrêt de la digoxine. Le département de pharmacovigilance retenait l’imputabilité probable de la digoxine. Un faisceau d’arguments permettait de conclure à l’imputabilité de la digoxine.