Le diagnostic de douleur neuropathique repose avant tout sur un interrogatoire et un examen clinique bien conduits. Le recours à des outils diagnostiques, comme le DN4 (Douleur neuropathique en quatre questions), est validé et recommandé en pratique clinique pour l’aide au diagnostic de douleur neuropathique chez l’adulte. Cet outil DN4, simple et rapide d’utilisation, est un questionnaire en dix items répartis en sept questions d’interrogatoire et trois items relevant de l’examen clinique. Pour un score égal ou supérieur à 4, il permet de dépister une douleur neuropathique avec une sensibilité et une spécificité excellentes. Il faut rappeler que les examens complémentaires sont inutiles au diagnostic de douleur neuropathique. Une évaluation détaillée de la douleur chronique neuropathique est indispensable pour en apprécier la sévérité, le retentissement et l’évolution sous traitement. S’il est recommandé d’utiliser une échelle unidimensionnelle comme l’échelle numérique pour évaluer l’intensité globale de la douleur, il est beaucoup plus intéressant d’utiliser le questionnaire concis de la douleur qui renseigne à la fois sur l’évolution de la douleur des dernières 24 h et son retentissement avec l’intensité des principaux symptômes. Pour le suivi, la mesure du soulagement est très sensible aux traitements des douleurs neuropathiques. Les traitements pharmacologiques des douleurs neuropathiques ont fait l’objet de nouvelles recommandations en 2015, basés d’abord sur les anti-épileptiques type gabapentinoïde et les antidépresseurs type tricyclique ou inhibiteur de la recapture de la sérotonine et de la noradrénaline, puis sur des topiques comme les compresses de lidocaïne et les patchs de capsaïcine à 8 %, ou d’autres molécules comme le tramadol et enfin sur les opioïdes forts ou la toxine botulique A. Les traitements non médicamenteux sont complémentaires et doivent être associés autant que possible : neurostimulation transcutanée, approches psychocorporelles et médecine réadaptative. Le recours à des techniques invasives est plus rare mais ne doit pas être oublié. La prise en charge des douleurs neuropathiques a pour objectifs de réduire l’intensité, la fréquence et la durée de la douleur dans ses différentes composantes et d’améliorer la qualité de vie des patients dans ses différentes dimensions.