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Bilan de thrombophilie en 2015 : pour qui, par qui et à quel coût ?

Auteurs : Pernod G1
Affiliations : 1Service de médecine vasculaire, CHU de Grenoble, 38043 Grenoble cedex 9, France
Date 2015 Mars, Vol 40, Num 2, pp 114-114Revue : Journal des maladies vasculairesDOI : 10.1016/j.jmv.2014.12.157
A09
Résumé

La recherche d’une thrombophilie constitutionnelle ne doit pas être systématique. En effet, l’intérêt de cette recherche en pratique quotidienne reste en effet incertain et discuté. Même si elle est identifiée chez presque 40 % des cas de maladie thromboembolique veineuse (MTEV), elle n’explique généralement pas l’évènement et n’influence quasiment jamais la décision thérapeutique.Le risque de récidive conféré par les thrombophilies biologiques est modéré, voire absent, comparé au caractère idiopathique de la MTEV. Ce risque est fortement influencé par les caractéristiques précises du déficit. Ainsi, le type de déficit en AT (types et sous-types, mutation causale) conditionne le risque thrombotique. Le déficit de type II HBS engendre un risque faible, proche de celui des sujets non déficitaires, lorsqu’il est présent à l’état hétérozygote. Le potentiel thrombogène du déficit en AT est ainsi très hétérogène, fonction du type de déficit (quantitatif/qualitatif) et des mutations en cause, ce qui justifie la caractérisation complète du déficit.Même si nombreuses de ces thrombophilies sont d’origine génétique, la MTEV, elle, n’est pas une maladie génétique. Les thrombophilies ne constituent que des facteurs de risque, affectés d’un risque relatif concernant la pathologie. Le risque de MTEV est fortement influencé par le contexte environnemental et également par d’autres caractéristiques intrinsèques des individus (par exemple le groupe sanguin érythrocytaire ABO). Cela explique en partie la pénétrance variable de ces anomalies entre les familles et au sein d’une même famille et la limite d’une interprétation simple des résultats d’une recherche de thrombophilie.En pratique, la recherche de thrombophilie constitutionnelle n’a pas lieu d’être en cas de MTEV avec circonstance déclenchante. Pour les thromboses proximales idiopathiques, la question peut se poser par rapport à un éventuel déficit en AT, seul, dans certains types de déficit à avoir un impact sur la décision de durée de traitement. En analysant les caractéristiques de ces types de déficit, l’âge médian de thrombose est de 35–37 ans, et 80–85 % d’entre eux ont une histoire familiale informative. On pourrait donc restreindre ces explorations de thrombophilies constitutionnelles aux seuls malades de moins de 40 ans, ayant un antécédent familial de 1erdegré jeune. D’ailleurs, compte tenu du caractère multifactoriel de la MTEV, la détection de mutations ou polymorphismes génétiques à l’échelon individuel seul, en dehors d’une informativité familiale, n’a guère de sens.La discussion est plus délicate quant aux femmes en âge de procréer. Certains scores d’estimation du risque prennent en compte ces anomalies et les intègrent dans leur décision thérapeutique de prévention. Ces femmes pourraient ainsi faire l’objet d’une enquête plus large, notamment en dehors d’un contexte familial. Néanmoins, la pertinence de ce type d’approche reste à valider.

Mot-clés auteurs
Thrombophilie; Maladie thromboembolique veineuse;
 Source : Elsevier-Masson
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Citer cet article
Pernod G. Bilan de thrombophilie en 2015 : pour qui, par qui et à quel coût ?. J Mal Vasc. 2015 Mar;40(2):114-114.
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Dernière date de mise à jour : 27/11/2015.


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