Les nécroses cutanées sont des complications rares des traitements anticoagulants oraux par antivitamine K (AVK). Elles surviennent approximativement chez 1 patient sur 1000 à 10 000 patients.Cette réaction survient classiquement chez des patients chez qui l’anticoagulation a été trop forte au départ.Les lésions sont précédées de paresthésies, de douleur et/ou d’une sensation de froid. Un érythème bien délimité apparaît ensuite, et 24 heures plus tard apparaissent des pétéchies et des vésicules hémorragiques en bordure de la lésion. Ces lésions cutanées surviennent le plus souvent 3 à 10 jours après le début du traitement, mais parfois après plusieurs années. Les zones adipeuses sont le plus souvent atteintes : les cuisses, les fesses, les seins et l’abdomen. Chez l’homme, l’atteinte génitale est classique.Nous décrivons un cas atypique d’ulcération et de nécroses cutanées apparues chez une patiente de 79 ans traitée depuis 5 ans par du Previscan* (Fluindione) pour une fibrillation auriculaire avec un INR stable (entre 2 et 3).Cette patiente nous a été adressée pour avis et exploration vasculaire d’ulcères depuis 3 mois malgré un traitement et soins locaux par son médecin traitant.L’exploration écho-doppler éliminait une pathologie ischémique et un ulcère veineux.Le diagnostic de nécrose cutanée induite par le Previscan était retenu et a été confirmé par la cicatrisation des lésions après arrêt du traitement.L’intérêt de cette observation réside dans la survenue tardive de la nécrose cutanée sous influence combinée d’une thrombophilie méconnue : déficit en Protéine S dans un climat infectieux (infection urinaire) et iatrogène.La régression et la cicatrisation ont été obtenues grâce au traitement de l’infection urinaire, l’arrêt du Préviscan* et une immobilisation par bande inamovible Varolast*.