Les pansements proposés dans le traitement des ulcères de jambe sont nombreux et font rarement l’objet d’études comparatives. Le concept de cicatrisation en milieu humide (Winter, Nature 1962) a été à la base de la conception des pansements hydrocolloïdes, qui pour beaucoup, restent les pansements de référence dans cette pathologie. Les pansements lipidocolloïdes utilisent une trame vaselinée imprégnée de particules hydrocolloïdes, conférant à ce pansement « gras » une atmosphère humide. Cette étude prospective, multicentrique, a porté sur 91 patients, dont les ulcères de moins de 18 mois d’ancienneté, de surface comprise entre 4 cm2et 40 cm2ont été randomisés pour recevoir soit un hydrocolloïde (duoderm*) soit un lipido-colloïde (urgotul*). Les patients ont été suivis pendant 8 semaines avec évaluation clinique, relevé planimétrique et photographique. Tous les patients ont eu une contention standardisée (bandes élastiques de classe III). Les données démographiques et caractéristiques des patients étaient comparables. Les réductions de surface au terme de l’étude étaient de 61,3 % et de 52,1 % dans les groupes urgotul* et duoderm* respectivement (p = ns). Trente-quatre événements indésirables ont été notés, 10 dans le groupe urgotul*, 24 dans le groupe duoderm*. Une acceptabilité significativement meilleure a été constatée avec le pansement urgotul* sur les critères macération, odeur, douleur au retrait, facilité de pose et de retrait du pansement.Dans cette étude randomisée, le pansement lipidocolloïde urgotul* est aussi efficace que le pansement hydrocolloïde duoderm* dans le traitement des ulcères veineux, avec une meilleure tolérance et une meilleure acceptabilité.