Parmi les ulcères de jambe qui ne sont ni d’origine artérielle ni d’origine veineuse, il importe de développer ceux en rapport avec une hémopathie même si leur incidence est très faible.Dans un premier temps, nous détaillerons les ulcères en rapport avec une hémoglobinopathie.La drépanocytose, les thalassémies et la sphérocytose ou maladie de Minkowski-Chauffard.—Les ulcères en rapport avec une anémie hémolytique sont diagnostiqués par l’électrophorèse de l’hémoglobine. Ils apparaissent à un âge très jeune, ont un retentissement majeur sur la qualité de vie, le handicap locomoteur et l’insertion professionnelle. Ils sont très douloureux, bilatéraux, chroniques, récidivants. Nous en rapporterons les données hémorhéologiques en décrivant une série de patients drépanocytaires présentée il y a quelques années (bilan vasculaire, capillaroscopie, examen laser-doppler cutané).Parmi les hémopathies acquises, nous décrirons les ulcérations cutanées rencontrées au cours de la thrombocytémie essentielle, au cours de la maladie de Vaquez. Elles sont en rapport avec l’hypercoagulabilité à l’origine d’anoxie microcirculatoire et toujours associées à d’autres manifestations d’ischémie cutanée.—Plus rarement des ulcérations ont été décrites au cours de lymphomes T malins, de lymphomes non Hodgkiniens et de leucémies.Pour toutes ces hémopathies acquises, nous ne reviendrons pas sur les aspects de ces ulcérations en rapport avec des lésions cutanées dites « satellites » (Pyoderma gangrenosum, vasculite, infection), celles-ci étant décrites par d’autres orateurs.Les ulcères secondaires à la prise prolongée d’hydroxyurée seront présentés en insistant sur le diagnostic positif et les choix thérapeutiques.