L’hyperhomocystéinémie est considérée comme un facteur de risque des maladies neurodégénératives. Toutefois, l’implication de l’homocystéine dans le mécanisme physiopathologique de ces affections, notamment dans la maladie d’Alzheimer, reste incertaine. L’hyperhomocystéinémie modérée, pouvant être liée à un déficit en vitamines B6, B12 et acide folique, est responsable d’un effet toxique sur les neurones de l’hippocampe par activation des récepteursN-Methyl-D-Aspartate (NMDA). En effet, si la supplémentation vitaminique a largement prouvé son efficacité sur la réduction des concentrations plasmatiques d’homocystéine, les études actuelles ne mettent pas en évidence l’effet bénéfique de cette supplémentation en termes de réduction du risque de déclin cognitif et de démence. Cette hypothèse a été récemment renforcée par deux études randomisées s’intéressant aux bénéfices potentiels d’une supplémentation vitaminique. Plusieurs points restent à éclaircir : les mécanismes d’action neurotoxiques de l’homocystéine et les bénéfices de la thérapie vitaminique sur la réduction des démences, ce qui nécessite éventuellement d’autres études de puissance supérieure pour mettre en évidence le rôle crucial de l’homocystéine (Hcy) dans la genèse des maladies neurodégénératives et un effet clinique de la supplémentation vitaminique.