Au vu de la capacité qu’a le virus de l’hépatite E (VHE) à diffuser, celui-ci peut être défini comme un pathogène émergent. Car le VHE est à la fois responsable d’épidémies d’hépatites E aiguës dans les pays à faible niveau d’hygiène et de cas autochtones dans les pays industrialisés. Dans chaque pays d’Europe, 25 à 60 cas, préférentiellement chez les hommes âgés de plus de 50 ans, sont diagnostiqués en moyenne chaque année. Avec la mise en évidence de réservoir animal domestique dont le porc, et sauvage, certains facteurs à l’origine des cas autochtones ont été identifiés. Ce sont les suivants : consommation de viande crue ou insuffisamment cuite, contact étroit avec le réservoir (activité professionnelle ou de loisir). Mais pour un nombre de cas, la recherche de facteurs de risque est sans succès malgré une enquête rigoureuse. Sur le plan génétique, les virus identifiés chez les porcs et les cas humains sont proches et appartiennent tous au génotype 3. La séroprévalence anti-VHE est de 2 à 3 % chez les donneurs de sang pour atteindre 20 % chez les chasseurs et les vétérinaires. Une caractérisation aussi exhaustive que possible des cas autochtones est à recommander pour identifier les modes de transmission du VHE dans les pays industrialisés.