ObjectifDécrire les outils étudiés pour prédire un accouchement prématuré (AP) au sein d’une population asymptomatique à haut risque et déterminer leur caractère prédictif.Matériel et méthodesConsultation de la base de données MedLine, de la Cochrane Library et des recommandations des sociétés savantes françaises et étrangères.RésultatsL’interrogatoire et la prise en compte des antécédents obstétricaux en particulier l’antécédent de prématurité spontanée permettent d’identifier une population à risque d’AP pour la grossesse en cours (NP3). Ce risque est corrélé au nombre d’accouchements prématurés antérieurs et est d’autant plus élevé que le terme de l’événement antérieur est précoce et qu’il concerne la dernière grossesse (NP3). Les données de la littérature sont insuffisantes pour recommander la réalisation systématique du toucher vaginal à chaque consultation prénatale chez les patientes asymptomatiques à haut risque (grossesse multiple, malformation utérine, antécédent d’accouchement prématuré, de traitement cervical, d’au moins deux IVG) (accord professionnel). Un enregistrement régulier de l’activité utérine ainsi que les visites à domicile pour une population asymptomatique à haut risque ne permettent pas de prédire ni de réduire le risque d’accouchement prématuré (NP2) et ne sont pas recommandés (grade B). Au sein d’une population asymptomatique à haut risque, la mesure échographique de la longueur cervicale (LC) permet d’estimer le risque d’AP (NP2). Plus le col est court précocement plus le risque d’AP est important (NP3). Au sein d’une population présentant un antécédent d’accouchement prématuré, la mesure échographique de la LC permet d’estimer le risque d’AP (NP2). Une stratégie de cerclage écho-indiquée est discutée dans le chapitre dédié. La mesure de la longueur cervicale par échographie endovaginale chez les patientes enceintes asymptomatiques présentant une malformation utérine, un antécédent de traitement cervical, d’au moins deux IVG ou présentant une grossesse multiple permettrait d’estimer le risque d’accouchement prématuré (NP3). Un raccourcissement de plus de 10 % de la LC à 3 semaines d’intervalle est associé à une augmentation du risque d’AP (NP3). Il n’est pas recommandé de réaliser une détection systématique de fibronectine fœtale en population asymptomatique à haut risque (grade C). L’association d’une mesure échographique du col et d’une détection de fibronectine fœtale permet d’améliorer modestement la prédiction de l’accouchement prématuré (NP3). Cependant, les données de la littérature sont insuffisantes pour recommander la mesure systématique de la longueur du col utérin par échographie endovaginale et/ou la détection de la fibronectine fœtale dans une population à haut risque asymptomatique, car cette politique n’a jamais démontré son intérêt dans la prévention de l’accouchement prématuré et dans la réduction de la morbi-mortalité néonatale (accord professionnel).ConclusionPlusieurs outils prédictifs sont ainsi décrits permettant d’estimer le risque d’AP mais il n’existe pas à ce jour de preuve de l’efficacité d’une stratégie de dépistage systématique sur la prévention de l’AP en population asymptomatique à haut risque à l’exception de la mesure échographique du col par voie endovaginale dans la population de patientes présentant un antécédent d’AP.