ObjectifÉvaluer la fiabilité du curetage endocervical (CEC) chez des patientes préalablement traitées pour une néoplasie cervicale intraépithéliale (CIN).Patientes et méthodesAnalyse rétrospective d’une série continue de 85 patientes vues en colposcopie dans le cadre de la surveillance post-thérapeutique entre janvier 1985 et décembre 2011 et ayant bénéficié d’un CEC en raison d’une anomalie colposcopique endocervicale incomplètement visible ou inaccessible à la biopsie, de la présence d’atypies glandulaires au frottis, ou d’une discordance entre l’aspect colposcopique et le frottis. La fiabilité du CEC était évaluée par comparaison à l’analyse histologique définitive de la pièce opératoire ou en l’absence d’exérèse par les données de la surveillance cyto-colpo-histologique ultérieure.RésultatsLes patientes ont été vues en colposcopie entre 6 et 240 mois après le traitement initial d’une CIN et présentaient une lésion résiduelle ou récidivante endocervicale dans 36 cas (42,4 %) dont deux cancers micro-invasifs et un adénocarcinome. La colposcopie était non satisfaisante chez 75,3 % des patientes et l’aspect colposcopique exocervical jugé normal chez 80 % des patientes. Une concordance parfaite entre le diagnostic posé au CEC et le diagnostic endocervical final a été notée chez 68 patientes (80 %). Pour le diagnostic de lésions cervicales sévères (CIN 2+), le CEC présente une sensibilité de 86,2 % (68,3–96,1), une spécificité de 94,6 %, (85,1–98,9) et des valeurs prédictives positive et négative de respectivement 61,4 % (47,6–74) et 93 % (83–98,1).ConclusionLa fiabilité du CEC pour les lésions endocervicales sévères en fait un outil très utile pour la colposcopie post-thérapeutique permettant de réduire le nombre de traitements itératifs, sans majorer le risque d’évolution d’une lésion vers le cancer.