ButIntérêt du diagnostic anténatal d’une masse cervicale dans la prise en charge néonatale précoce et adaptée.ObservationT. est née à 37,4 SA par césarienne programmée. À 33 SA : découverte échographique d’un hydramnios et d’une masse cervicale droite, sans autre malformation associée. L’IRM foetale confirme une masse liquidienne en arrière de la base de la langue, mesurant 18/22 mm. Le caryotype est normal. Après maturation pulmonaire, une césarienne est décidée en raison d’une menace d’accouchement premature liée à l’évolutivité de l’hydramnios et du risque d’une obstruction sévère des voies aériennes supérieures en cas de naissance non préparée. Une équipe multidisciplinaire (ORL, radiologue, anesthésiste- réanimateur et néonatologue) est constituée en salle d’accouchement. À la naissance, la ventilation au masque est impossible ; un volumineux kyste de la vallécule est ponctionné sous laryngoscope avec vidange partielle et l’intubation devient possible. Une marsupialisation est faite dans le même temps. Devant l’évolution favorable, l’enfant regagne rapidement son domicile. Quelques jours plus tard, elle est réhospitalisée en urgence pour récidive kystique nécessitant une résection élargie associée à une corticothérapie intraveineuse puis extubation rapide. Secondairement, apparaît une détresse respiratoire à l’agitation, résultant de la persistance d’une masse inflammatoire non kystique refoulant le larynx, confirmée à l’IRM cervicale. L’intubation est alors maintenue jusqu’à la très nette diminution endoscopique de l’inflammation. L’évolution favorable est suivie par des endoscopies répétées. L’examen histologique confirmera le diagnostic de kyste congénital de la vallécule.DiscussionLes kystes de la vallécule (ductiles principalement) sont rares, le plus souvent de diagnostic néonatal précoce. Le signe d’appel prépondérant est le stridor. La laryngoscopie directe permet d’affirmer le diagnostic et de réaliser un premier geste thérapeutique en urgence. La récidive est inhabituelle après marsupialisation : c’est le traitement de choix.ConclusionLe diagnostic anténatal d’un hydramnios associé à une masse cervicale doit alerter le clinicien du haut risque de détresse respiratoire néonatale et doit permettre d’organiser la prise en charge, précoce et adaptée, du nouveau- né.