Mlle F., 20 ans, (G4P0 : une grossesse extra-utérine, deux fausses couches précoces en 12 mois) a accouché à 34 semaines d’aménorrhée (SA) d’un nouveau-né eutrophique. Cette grossesse est marquée par une tachycardie maternelle et foetale rapportée à une anémie maternelle à 6,2 g/dl.À la naissance, l’apgar est à 7 puis 10 ; après une détresse respiratoire transitoire d’évolution simple apparaît une hyperexcitabilité permanente associée à des mouvements oculaires anormaux. Le signalement par Mlle F. d’une consommation de cannabis en fin de grossesse pour lutter contre des difficultés d’endormissement fait alors penser à un syndrome de sevrage. Le traitement substitutif par morphinique débuté à J10 est inefficace. Puis le tableau clinique initial associant hyperexcitabilité, trémulations, tachycardie sinusale à 180/ minute se complète d’une diarrhée incoercible et de signes d’insuffisance cardiaque ; on observe aussi une exophtalmie avec fixité du regard et un goitre. Le diagnostic d’hyperthyroïdie néonatale se confirme : T3 : 25,8 pmol/l (N : 2,8-6,5) ; T4 : 67,5 pmol/l (N : 10,3-27) ; TSH < 0,01 mUI/l (N : 0,18-5). Une maladie de Basedow maternelle est suspectée sur les signes cliniques : palpitations, tachycardie, diarrhée, thermophobie, éclat du regard, tremblement fin des extrémités, goiter vasculaire. L’hyperthyroïdie maternelle est confirmée biologiquement. Les anticorps anti-récepteurs de la TSH de type stimulant sont positifs chez la mère : 68,5UI/l (N < 2) et l’enfant : 58,3 UI/l. Les antithyroïdiens de synthèse sont débutés à J15 de vie associés pendant 36 heures à un traitement par β-bloquant et digitalo-diurétique. Le Neomercazole® est arrêté à 2 mois de vie, le développement staturo-pondéral et psychomoteur sont satisfaisants.ConclusionL’originalité de notre observation repose sur la présentation sévère d’une maladie rare : l’hyperthyroïdie néonatale et sur le diagnostic secondaire de maladie de Basedow maternelle.