Un événement thérapeutique indésirable (ETI) est un événement aigu, non attendu lors des soins, avec un effet délétère potentiel. Sont exclus les complications ventilatoires, lesinfections nosocomiales et les effets secondaires des medicaments donnés aux doses normales.Population étudiée et méthodesEn 2000 et 2001, 743 patients ont été admis en réanimation. De façon prospective, médecins et infirmières ont transcrit les ETI dans un classeur spécial.RésultatsNous rapportons 147 ETI soit une incidence de 21 % ou 1,79/100 jours en 2000 et de 19 % ou 1,52/100 jours en 2001. La responsabilité infirmière est impliquée dans 55 à 67 % des cas. Dans 61 cas/147 (41 %) ce sont des ETI lies aux prothèses dont 34 extubations accidentelles et 21 liés aux cathéters, et dans 81 cas/147 (55 %) ils sont liés aux médicaments, dont 77 fois des erreurs d’administration avec 27 fois « 10 fois la dose ». Un ETI est survenu dans 0,040 % des injections en 2000, et 0,035 % en 2001. Dans 5 cas (4 %), on note des causes diverses. Il n’y a eu aucun décès, mais dans 39 % des cas on note une conséquence majeure imposant des gestes de réanimation : 20 intubations, 16 augmentations de la ventilation et autres interventions.ConclusionMême si l’incidence des ETI reste faible en comparaison de la densité des soins prodigués en réanimation, il nous paraît indispensable de faire leur évaluation prospective, du fait de leur dangerosité et de leur répétition potentielles. Depuis le début de notre expérience, nous avons pu modifier nos pratiques dans un but de prévention des ETI : réforme de certaines seringues électriques et mise en place d’une prescription informatisée.