L’objectif de ce travail est d’analyser l’évolution des enfants infectés in utero par le CMV après primo-infection maternelle et a ou pauci-symptomatiques pendant la grossesseet à la naissance (c’est-à-dire présentant des anomalies mineures et isolées).MéthodeCette enquête a été réalisée en décembre 2001 auprès des enfants infectés in utero par le CMV, nés entre janvier 1995 et décembre 2000. Les données anté et néonatales (poids, taille, périmètre crânien, échographies, IRM) ainsi que le devenir neurologique (psychomoteur, verbal, comportemental) et auditif sont analysés.RésultatsVingt-quatre enfants sont nés infectés par le CMV. Quatre foetus avaient des anomalies échographiques (grêle hyperéchogène, retard de croissance intra-utérin don’t un d’origine vasculaire et harmonieux). À la naissance, un nouveau-né présentait des microcalcifications visibles uniquement sur la radiographie du crâne, deux jumeaux des kystes de germinolyse et un autre enfant un aspect de vascularite des vaisseaux lenticulo-striés (ce dernier a été perdu de vue après la sortie de la maternité). Les IRM cérébrales de ces enfants étaient normales. Un seul enfant était hypotrophe (origine vasculaire). Vingt-deux enfants ont été suivis avec un recul compris entre 1 an et 6 ans révolus (moyenne de 43,6 mois). Tous ont un développement normal et sont eutrophes. Seuls 2 enfants âgés de 3 ans au moment de l’enquête ont un score praxique à 2/4 pour l’un et un score verbal à 2/4 pour l’autre. 17 enfants ont été suivis sur le plan auditif avec un recul compris entre 1 an et 6 ans révolus (moyenne de 36 mois). Aucune surdité de perception n’a été diagnostiquée, ainsi qu’aucune anomalie clinique de l’audition chez les 5 autres enfants non dépistés par audiométrie. Les enfants qui avaient des anomalies iconographiques à la naissance ont un développement normal à 4 et 3 ans respectivement.ConclusionLe pronostic des enfants contaminésinuteropar le CMV et à ou pauci-symptomatiques est encore mal connu : notre étude, bien que portant sur un nombre limité de cas, confirme l’évolution normale de ces enfants et devrait permettre de rassurer les parents sur le devenir neurosensoriel de leur enfant et d’éviter ainsi un grand nombre d’interruptions médicales de grossesse non justifiées.