ObjectifsPréciser l’évolution périnatale des kystes ovariens fœtaux en fonction de leur apparence échographique, leur taille et le terme du diagnostic et évaluer la contribution de la ponctionin uterosur l’histoire naturelle des kystes ovariens anéchogènes.Matériel et méthodesÀ partir d’une étude rétrospective multicentrique, 126 kystes de l’ovaire fœtaux ont été diagnostiqués en période prénatale par échographie et suivis dans dix centres de médecine fœtale français entre le 1erjanvier 1993 et le 31 décembre 2000. Seuls les cas avec un suivi complet postnatal ont été retenus.RésultatsLe diagnostic a été fait en moyenne à 33 semaines d’aménorrhée [95 % CI ; 32-34], le diamètre moyen du kyste, lors du diagnostic, était de 40 mm [95 % CI ; 38-42]. Au moment du diagnostic 27 % des kystes avaient des signes échographiques de complications (niveau liquide, sédiments, cloison, échogène). Sur les 92 kystes non compliqués (anéchogène à paroi fine), 70 ont été suivis par échographie (groupe I) et dans 22 cas (groupe II) une aspiration prénatale du kyste a été pratiquée. Pour le groupe I, 42,8 % des kystes ont eu une torsion pendant la période périnatale (16 en période prénatale et 14 en période néonatale). L’analyse multivariée par régression logistique a retrouvé que l’âge gestationnel du diagnostic et le diamètre maximal prénatal sont les deux seuls paramètres statistiquement associés avec la torsion périnatale de l’annexe. Pour les kystes du groupe II, 2 n’ont pas été complètement aspirés à cause de mouvements fœtaux et dans 4 cas, le kyste a récidivé. Seuls 2 nouveaux nés (2 de ceux qui ont récidivés) ont une chirurgie postnatale (kystectomie) sans signes évidents de torsion de l’annexe. L’analyse anatomopathologique de tous les cas opérés confirme le caractère bénin et l’origine folliculaire ou folliculolutéinique des kystes.ConclusionNotre étude confirme le haut risque de complications mécaniques des kystes ovariens fœtaux anéchogènes. La ponction prénatale de ces kystes doit être évoqué dès le diagnostic, surtout pour ceux diagnostiqués tôt dans le troisième trimestre. L’efficacité de cette approche dans notre étude semble prometteuse. Mais des études randomisées prospectives sont nécessaires pour conclure.