ObjetLes brûlures par ciment, bien que ne représentant qu’un faible pourcentage des admissions dans les centres de brûlés, sont des brûlures au diagnostic et au traitement particuliers. Notre étude rétrospective concernait tous les patients traités pour une brûlure par ciment dans notre service entre 1999 et 2009. À notre connaissance, il s’agit de la plus importante série de brûlures par ciment décrite à ce jour.Patients et méthodeCinquante-cinq patients âgés de 23 à 63 ans étaient pris en charge dans le centre des brûlés du CHRU de Tours entre 1999 et 2009. Un recueil des données médicales et socioéconomiques était réalisé à partir des dossiers informatisés.RésultatsLa population concernée était majoritairement masculine, jeune (moyenne d’âge de 34 ans) et active. Les brûlures survenaient principalement dans le cadre d’accidents domestiques (78,2 %). Elles étaient de surface limitée mais profondes et atteignaient majoritairement les membres inférieurs. La durée moyenne des soins étaient de 39 jours. Quarante-quatre patients étaient traités médicalement. La durée moyenne de l’arrêt de travail chez ces patients était de 63 jours et de 21 jours pour ceux traités chirurgicalement. Des séquelles esthétiques et fonctionnelles étaient présentes chez 88 % des patients traités médicalement et pour 18 % des patients traités chirurgicalement.ConclusionCette étude confirme l’intérêt du diagnostic et de la prise en charge chirurgicale précoces des brûlures par ciment, qui réduisent le retentissement socioéconomique et le risque de séquelles, pour cette population de patients majoritairement jeune et active. La nécessité de renforcer les mesures préventives auprès des ces usagers qui ne sont pas assez informés des risques encourus lors du mésusage du ciment est également une réalité.