Deux chirurgiens ont marqué en France la première moitié duxixe siècle. L’un est universellement connu : c’est Dupuytren ; l’autre méconnu, peut pourtant être considéré comme son égal : Jacques Mathieu Delpech. Toulousain, enfant de la Révolution, il enseigna l’anatomie dès l’âge de 14 ans, devint aide-major dans les armées révolutionnaires, renonça à concourir face à Dupuytren, et devint à 35 ans professeur de clinique chirurgicale à Montpellier. La faculté de médecine, vieille de plus de 700 ans était une « belle endormie ». Delpech introduisit l’enseignement de l’anatomie et de la chirurgie. Il fut l’auteur du premier lambeau frontal en France. Il révolutionna le traitement du pied bot et créa un « institut d’orthomorphie », où furent pratiquées la gymnastique corrective et la rééducation active. Il s’intéressa à la cicatrisation et à la correction des déformations du corps. Il fut assassiné à l’âge de 55 ans — en pleine gloire — par un de ses opérés. Il créa à Montpellier une École de chirurgie réparatrice, qui au milieu duxixe siècle rivalisa avec celle de Berlin de Dieffenbach.