IntroductionLes fractures de l’orbite représentent 30 % des fractures du massif facial chez l’enfant. La présentation clinique de ces fractures est souvent atypique. A contrario des fractures de l’adulte, la forme en « trappe » est très fréquente chez l’enfant, avec un risque de séquelles ophtalmologiques. Le peu de publications concernant ce type de fracture en pédiatrie soulignent l’absence de consensus thérapeutique, notamment en termes de délai de prise en charge. Le but de notre étude rétrospective est de caractériser ces fractures et de définir une prise an charge thérapeutique optimale.Patients et méthodesNous avons réalisé une étude incluant 34 patients, présentant une fracture isolée du plancher de l’orbite. Nous avons colligé les données épidémiologiques, les signes cliniques, le type de fracture (en trappe ou effondrement), les données de l’examen ophtalmologiques. Nous avons étudié le type de traitement, le délai de prise en charge et les séquelles à long terme.RésultatsL’âge moyen était de 9,4 ans, avec une prédominance masculine. Dans 15 % des cas, les signes cliniques étaient trompeurs (absence d’ecchymose, d’hémorragie sous conjonctivale et de douleur orbitaire). Les fractures en trappe représentaient la forme la plus fréquente, avec un taux d’incarcération de 81 %. Les fractures avec effondrement du plancher de l’orbite étaient minoritaires, avec un effondrement toujours inférieur à 50 % de la surface du plancher. Au total, 27 % des patients présentaient une diplopie résiduelle, il s’agissait dans tous les cas de fractures en trappe, avec un délai de prise en charge supérieur à 24 heures. Aucun patient ne présentait d’enophtalmie séquellaire.ConclusionChez l’enfant, les fractures en trappe sont les plus fréquentes. Leur présentation clinique pauci-symptomatique est responsable d’un retard diagnostique et de prise en charge. Ces fractures sont, pourtant, pourvoyeuses de complications ophtalmologiques handicapantes et nécessitent une prise en charge chirurgicale dans un délai de moins de 12 heures.