IntroductionL’hypertrophie des muscles masticateurs touche de préférence le muscle masséter. L’hypertrophie du muscle temporal est également décrite, parfois associée à celle du masséter. Les parafonctions, dont le bruxisme, font partie des facteurs favorisants cette pathologie. Le caractère idiopathique de cette affection est fréquemment retenu et sa prise en charge est médicochirurgicale.ObservationUn patient de 29 ans a été adressé en consultation pour des tuméfactions asymétriques des muscles masticateurs. L’examen clinique retrouvait une hypertrophie bilatérale des muscles masticateurs, nettement prédominante au niveau des muscles temporal droit et masséter gauche. Un bruxisme important était objectivé par l’usure dentaire prématurée. Au terme du bilan complémentaire, le diagnostic d’hypertrophie bénigne asymétrique des muscles masticateurs favorisée par le bruxisme a été retenue. Un traitement par injections de toxine botulique de type A a été réalisé en association avec une gouttière occlusale et la relaxation. Son efficacité a été constatée à six mois.DiscussionQuelques rares cas d’atteintes unilatérales ou bilatérales des muscles temporaux ont été décrits dans la littérature, alors que l’hypertrophie isolée des muscles masséters est plus fréquente. Le diagnostic nécessite d’écarter les hypertrophies secondaires et les tumeurs en utilisant notamment l’imagerie par résonance magnétique. L’origine principale de cette pathologie est une réaction à des parafonctions, et principalement le bruxisme. Il s’agit d’un diagnostic d’élimination. Le traitement conservateur consiste à réduire le volume des muscles masticateurs par injection intramusculaire de toxine botulique de type A. Les autres traitements conservateurs utilisés sont le port de gouttières occlusales et les myorelaxants. Le traitement chirurgical peut intéresser le muscle (réduction du volume du masséter et du temporal) et/ou l’os (gonioplastie mandibulaire).