L'histoire de l'augmentation mammaire ne commence vraiment qu'après la seconde guerre mondiale. Jusque-là, l'intervention n'était presque pas pratiquée, car les indications étaient considérées comme rares, et les possibilités techniques limitées. Après 1945, et pendant une quinzaine d'années, deux sortes d'interventions furent proposées. Les unes utilisaient les tissus de l'opérée, en particulier sa graisse prélevée sous forme de greffons dermograisseux au niveau des fesses, les autres utilisaient les matières plastiques nouvelles. Dans les deux cas, les résultats étaient médiocres et parfois désastreux. Au début des années 1960, sous l'impulsion de laDow Corning Company, deux chirurgiens de Houston (Texas, États-Unis) Frank Gerow et Thomas Cronin mirent au point une prothèse formée d'une enveloppe et remplie d'un gel de silicone. Cette nouvelle prothèse eut un succès immédiat et le nombre d'interventions d'augmentation mammaire s'accrut très rapidement. Après une période d'optimisme, il fallut admettre que le résultat était quelquefois décevant ou franchement mauvais, car le sein était souvent trop ferme, quelquefois dur et même déformé. Une véritable coque se formait autour de la prothèse. Pendant les années 1970 et 1980, les implants furent régulièrement modifiés dans leur consistance et leur enveloppe, l'emplacement et la voie d'abord changés. Alors que, les prothèses mises au point à la fin des années 1980 semblaient résoudre le problème des coques, une polémique éclata aux États-Unis, mettant en cause les silicones. Des cas de maladies auto-immunes furent attribués aux prothèses en silicone, ce qui aboutit, malgré les études scientifiques qui réfutaient cette hypothèse, à l'interdiction des prothèses mammaires en silicone aux États-Unis, au Canada et provisoirement en France où elles sont maintenant autorisées.