Le noma est une maladie gangreneuse qui cause des destructions sévères au niveau de la face. Elle frappe presque exclusivement des enfants vivant dans les pays en voie de développement. La prévalence exacte de la maladie est inconnue et son étiologie également. Les facteurs de risque sont : la malnutrition, une dysfonction du système immunitaire, une mauvaise hygiène orale et une lésion de la barrière muqueuse gingivale, ainsi qu'un facteur bactérien encore non identifié. L'intervention de virus du groupe Herpès n'est pas exclue. Il n'existe pratiquement pas d'études visant à déterminer la flore buccale présente dans les lésions aiguës, ni d'études comparant cette flore à celle d'enfants témoins de la même région. Notre projet se déroule au Niger. Chaque enfant atteint de noma en phase aiguë ainsi que les témoins, bénéficient de prélèvements de fluide gingival, de salive, de sang et d'un frottis de muqueuse buccale. Les analyses se déroulent à Genève dans différents laboratoires. Sont effectuées des sérologies pour divers virus du groupe Herpès ainsi que pour la rougeole. Nous effectuons également un bilan nutritionnel ainsi que la recherche de virus dans les frottis de muqueuse buccale. L'analyse de la flore buccale se fait grâce à la technique des microarrays, qui permettent de tester la présence de milliers de bactéries différentes dans chaque échantillon. Cette méthode permet une description qualitative et quantitative de la flore buccale présente chez ces enfants et les cas témoins. Il s'agit de la première grande étude étiologique sur le noma, utilisant des techniques de laboratoire de pointe, à visée humanitaire.