L’infection àHelicobacter pyloris’acquiert pendant l’enfance principalement au sein de la famille. Elle provoque une gastrite chronique active associée au développement de nombreuses maladies digestives et extra digestives. Son expression résulte des interactions entre la bactérie, l’hôte et les facteurs environnementaux modulant l’évolution de la gastrite et de la sécrétion acide. Les recommandations françaises de recherche et de traitement à visée curative ou préventive ont été actualisées en 2017. Il s’agit d’indications avec niveau de preuve élevé d’association et d’efficacité du traitement d’éradication : ulcère gastroduodénal, prise d’anti-inflammatoires non stéroïdiens ou d’aspirine avec antécédents ulcéreux, lymphome gastrique du MALT, résection localisée de cancer gastrique. Les recommandations concernent d’autres maladies avec un niveau de preuve moindre : dyspepsie fonctionnelle, facteurs de risque d’adénocarcinome gastrique (antécédents familiaux de cancer gastrique, syndrome de Lynch, lésions prénéoplasiques : atrophie, métaplasie intestinale, dysplasie), anémie ferriprive et carences en vitamine B12 inexpliquées, purpura thrombopénique immunologique, chirurgie bariatrique isolant une partie de l’estomac. Le diagnostic est réalisé par l’examen des biopsies gastriques ou par test non invasif suivant la situation clinique. Les trithérapies de 10 jours guidées par l’étude de la sensibilité aux antibiotiques (inhibiteurs de la pompe à protons (IPP), amoxicilline, clarithromycine ou lévofloxacine) sont recommandées en première intention en raison de l’augmentation des résistances, permettant de réduire la durée du traitement, le nombre d’antibiotiques et les effets secondaires. À défaut, les quadrithérapies probabilistes de 14 jours sont possibles et interchangeables (IPP avec amoxicilline, clarithromycine, métronidazole, ou une combinaison de sel de bismuth, tétracycline et métronidazole). Le contrôle d’éradication est nécessaire.