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Ostéomyélites chez les adultes drépanocytaires : étude descriptive en pays à haut revenu

Auteurs : Conan PL, Steichen O, Santin A, Bachmeyer C, M’bappe P, Lionnet F, Mattioni SDate 2018 Décembre, Vol 39, pp A55-A56Revue : La Revue de médecine interneDOI : 10.1016/j.revmed.2018.10.306
CO052
Résumé

IntroductionLa drépanocytose affecte essentiellement les populations originaires d’Afrique sub-saharienne et du sous-continent indien. L’ostéomyélite (OM) est l’une des principales complications infectieuses chez les patients drépanocytaires, avec une prévalence estimée entre 12 et 18 % dans les pays à faibles revenus, adultes et enfants confondus. Il existe peu de données sur les OM chez les adultes drépanocytaires dans les pays à hauts revenus.Patients et méthodesCette étude observationnelle monocentrique a inclus tous les patients suivis dans un centre de référence ayant présenté au moins une ostéomyélite avec documentation microbiologique à l’âge adulte. L’objectif était de caractériser le profil clinique et microbiologique de cette complication.Résultats17 patients ont été inclus (génotype SS 88 %, âge médian au diagnostic de l’OM 23 ans, femmes 41 %, origine subsaharienne 88 %), correspondant à une prévalence dans notre centre de 1,2 % (17/1464). Les patients avaient des antécédents d’infections ostéo-articulaires pour 41 % (4 OM dans l’enfance, 2 arthrites septiques et 1 infection de prothèse). Dans 94 % des cas, l’infection avait débuté alors que les patients étaient en France. Les localisations les plus fréquentes étaient les membres inférieurs (fémur 29 % et tibia 29 %) avec des formes multifocales dans 40 % des cas. La documentation microbiologique était obtenue par prélèvement osseux (36 %) ou hémocultures (64 %). Les germes les plus trouvés étaient du groupeSalmonella non-typhi(35 %) etStaphylococcusspp (29 % dontaureusméticilline-sensible (4/5) et epidermidis (1/5)). D’autres agents pathogènes plus rares étaient également mis en évidence (Clostridium difficile,Pantoea agglomeransouPropionebacterium acnes). L’antibiothérapie était systématique, avec une durée médiane de 90 jours et 53 % des patients ont requis un débridement chirurgical (séquestrectomie ou drainage d’abcès de Brodie). À la dernière consultation de suivi, 3 patients avaient présenté une rechute ou une OM persistante malgré un traitement médico-chirurgical adapté.ConclusionL’épidémiologie des OM dans la drépanocytose diffère entre pays à faibles et hauts revenus :Salmonella non-typhien Europe et aux USA etStaphylococcus aureusen Afrique sub-saharienne et au Moyen-Orient. Les facteurs de susceptibilité des patients drépanocytaires sont une immunodépression (asplénisme fonctionnel, altération du complément) et les infarctus osseux ou périostés qui font le lit de l’infection. Notre étude trouve une prévalence plus faible et une sur représentation deSalmonella non-typhipar rapport aux pays à faibles revenus. La porte d’entrée supposée est la translocation digestive via les micro-infarcissements pariétaux. L’évolution est généralement favorable sans rechute, même en l’absence de prise en charge chirurgicale.

Des descripteurs MeSH seront prochainement assignés à cet article.

 Source : Elsevier-Masson
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Conan PL, Steichen O, Santin A, Bachmeyer C, M’bappe P, Lionnet F, Mattioni S. Ostéomyélites chez les adultes drépanocytaires : étude descriptive en pays à haut revenu. Rev Med Interne. 2018 Déc;39:A55-A56.
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Dernière date de mise à jour : 04/12/2018.


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