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Y a-t-il un plafond de verre pour les femmes dans les carrières hospitalo-universitaires en France ?

Auteurs : Rosso C1, Steichen O2, Leger A1
Affiliations : 1Neurologie, hôpital Pitié Salpêtrière, Paris2Médecine interne, hôpital Tenon, Paris
Date 2018 Décembre, Vol 39, pp A46-A47Revue : La Revue de médecine interneDOI : 10.1016/j.revmed.2018.10.291
CO037
Résumé

IntroductionLe « plafond de verre » désigne « les barrières invisibles, artificielles, créées par des préjugés comportementaux et organisationnels, qui empêchent les femmes d’accéder aux plus hautes responsabilités ». Malgré l’existence de concours censés garantir l’égalité des chances entre tous, de nombreuses inégalités persistent au sein de la fonction publique et notamment dans les progressions de carrière des femmes et des hommes au sein des universités. Notre objectif était de déterminer si la progression au sein des carrières hospitalo-universitaires est plus difficile pour les femmes que pour les hommes et, le cas échéant, la nature et le niveau des freins à cette progression.Matériels et méthodesLa liste exhaustive des praticiens en activité à temps plein a été extraite du Système d’Interrogation, de Gestion et d’Analyse des Publications Scientifiques (SIGAPS). Nous avons comptabilisé le pourcentage de femme à chaque échelon, en classant les spécialités en quatre domaines :.– médicales (incluant la psychiatrie) ;– chirurgicales ;– médicotechniques (médecins des laboratoires de biologie, de radiologie, de pharmacologie…) ;– anesthésie-réanimation (classée à part compte tenu du mode d’exercice très spécifique).Nous avons ensuite soumis un questionnaire à tous les médecins titulaires (PH, MCU-PH, PU-PH). L’enquête portait sur :.– les facteurs démographiques (âge, sexe, état civil, enfants ou non, profession des parents…) ;– le contexte du choix de carrière et de prise de poste ;– les freins ressentis au cours de la progression hiérarchique ;– le test EVAR (échelle évaluant la prise de risque en distinguant maîtrise de soi, le goût du danger, l’ardeur, l’impulsivité et le sentiment d’invincibilité).Résultats Les femmes représentent 49 % des effectifs médicaux et seulement 15 % des PU-PH. Cette sous-représentation des femmes PU-PH est plus importante en anesthésie-réanimation et moins dans les disciplines médicotechniques.L’enquête ne trouvait pas de différence en matière de production scientifique, de statut marital et de parentalité entre les femmes et les hommes hospitalo-universitaires. En revanche, il existe une différence d’attitude, mise en évidence par l’échelle EVAR, ainsi que dans le poids des obligations familiales et les préjugés ressentis par les femmes lors de la sélection universitaire.ConclusionLe plafond de verre existe au sein de notre groupe hospitalier. La progression des femmes n’est pas ralentie à l’entrée des carrières universitaires en tant que MCU-PH mais à la nomination en tant que PU-PH. Les facteurs explicatifs sont complexes, allant de facteurs familiaux, comme la gestion des enfants, à des facteurs psychocomportementaux, comme la dévalorisation lors de la compétition. Les critères de sélection universitaire devraient évoluer pour limiter le désavantage des femmes lié à un engagement familial plus important et à des attitudes moins centrées sur la compétition et la prise de risque (Tableau 1).

Des descripteurs MeSH seront prochainement assignés à cet article.

 Source : Elsevier-Masson
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Rosso C, Steichen O, Leger A. Y a-t-il un plafond de verre pour les femmes dans les carrières hospitalo-universitaires en France ?. Rev Med Interne. 2018 Déc;39:A46-A47.
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Dernière date de mise à jour : 04/12/2018.


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