IntroductionLa rétinopathie de Purtscher a été décrite pour la première fois en 1910 chez un homme présentant une baisse d’acuité visuelle après un traumatisme crânien. Le fond d’œil mettait en évidence des hémorragies et des taches blanches péripapillaires[1]. Plusieurs autres cas ont depuis été rapportés suite à des traumatismes divers (thoraciques, crâniens, des os longs). Des cas non traumatiques, réunis sous l’appellation « pseudo-rétinopathie de Purtscher » ont été décrits dans les pancréatites aigus, les micro-angiopathies thrombotiques et certaines connectivites (lupus, sclérodermie, dermatomyosite).Nous rapportons ici le cas d’une patiente atteinte d’une pseudo-rétinopathie de Purtscher associée à une maladie de Still.ObservationUne patiente de 48 ans, sans antécédent particulier, était suivie depuis 6 mois pour une maladie de Still. Le diagnostic avait été posé devant des polyarthralgies, une éruption cutanée fugace, une polysérite (épanchement pleural et péricardique), des poly-adénopathies, une hyper-ferritinémie à 12 000 μg/L avec une ferritine glycosylée à 2 %. Elle était traitée par Kineret avec une bonne efficacité mais relayé par une corticothérapie devant des effets indésirables. Dans un contexte de résurgence de sa maladie de Still sous Kineret à demi-dose avec fièvre, polyarthralgie et syndrome inflammatoire biologique : des myodésopsies de l’œil gauche puis une baisse d’acuité visuelle de l’œil gauche sont apparues progressivement. L’examen ophtalmologique du fond d’œil retrouvait des nodules cotonneux bilatéraux prédominant à droite et une hémorragie pré rétinienne à gauche. L’angiographie montrait un aspect de vascularite bilatérale prédominant au pôle postérieur avec des nodules cotonneux. Au total, il était conclu à une pseudo-rétinopathie de Purtscher.