IntroductionDe nombreux effets indésirables liés à l’immunité (EILI) ont été décrits avec les anticorps thérapeutiques spécifiques de molécules de costimulation négatives (check-point inhibiteur) dans le cadre de l’immunothérapie antinéoplasique. Nous rapportons le cas peu décrit d’une nécrose digitale bilatérale imputable au pembrolizumab, inhibiteur de Programmed Cell Death protéine-1 (PD-1).ObservationUn homme de 74 ans, aux antécédents d’hypertension et en cours de traitement pour un adénocarcinome œsophagien T3N1, se présentait avec des lésions nécrotiques pulpaires des 2eet 3e doigts de la main droite et 4e doigt de la main gauche.Les premiers symptômes avaient commencé 6 mois auparavant, à 1 mois de l’initiation du pembrolizumab à 2 mg/kg administrée selon une périodicité de 3 semaines et consistaient en des paresthésies des extrémités des membres supérieurs s’aggravant progressivement.L’examen physique identifiait des lésions pulpaires nécrotiques, douloureuses, mal limitées sans autre signe cutané en dehors d’un phénomène de Raynaud bilatéral. La manœuvre d’Allen était pathologique de manière bilatérale mais les pouls périphériques étaient conservés. Il n’y avait ni fièvre, douleur thoracique, souffle cardiaque ou arythmie.L’angioscanner aortique et l’échocardiographie étaient normaux. L’échographie-doppler artérielle retrouvait des thromboses de l’artère ulnaire droite et des artères digitales des 2eet 3e doigts de la main droite et du 4e doigt de la main gauche.Biologiquement, le syndrome inflammatoire était peu marqué avec une CRP à 9,2 mg/L. La fonction rénale n’était pas altérée et l’hémogramme normal. Les explorations microbiologiques n’étaient pas cont...