IntroductionLa colchicine est un antimitotique. Elle est indiquée dans la maladie périodique, la maladie de Behçet, les accès aigus d’arthropathies micro cristallines et en prophylaxie des accès aigus de la goutte pour ses propriétés anti-inflammatoires. La Commission de transparence de l’HAS (2016) a rappelé les effets indésirables les plus fréquents : troubles gastro-intestinaux (diarrhée, vomissements), hématologiques (thrombopénie, leuconeutropénie, agranulocytose et aplasie médullaire) et cutanés (éruption maculopapuleuse et prurit). Il est également signalé que l’association avec les inhibiteurs de l’HMGCoA réductase entraîne un risque de majoration des effets indésirables musculaires et de rhabdomyolyse. Cependant des complications musculaires liées l’utilisation de la colchicine utilisée seule ont été rapportées. Nous rapportons ici l’observation d’une neuromyopathie imputée à la colchicine.ObservationUn homme âgé de 73 ans était adressé à la consultation pour la découverte d’une rhabdomyolyse. Il avait pour antécédents une hypertension artérielle, une chirurgie de cataracte de l’œil gauche, un tabagisme actif, une goutte chronique avec de multiples tophi traitée depuis plus de 30 ans par allopurinol et Colchimax*, et une paralysie du VI gauche. C’est lors du bilan de la diplopie et avant l’introduction de statines pour une hypercholestérolémie qu’est découvert une rhabdomyolyse avec des CPK à 4000 UI/L et des ASAT à trois fois la normale, sans insuffisance rénale. Le patient rapportait une faiblesse musculaire d’aggravation progressive sur plusieurs années et des myalgies. On notait à l’examen clinique une amyotrophie diffuse surtout proximale avec un déficit moteur prédominant au niveau des muscles paravertébraux, scapulaires, et les quadriceps. Il n’y avait pas de déficit au niveau distal. Les réflexes ostéotendineux étaient ab...