IntroductionLes vascularites à ANCA secondaires iatrogènes sont moins fréquentes que les formes idiopathiques. Néanmoins, leur reconnaissance précoce est importante car l’interruption du traitement en cause permet souvent une évolution favorable. Nous rapportons un cas de vascularite à ANCA associée à la prise de benzylthiouracile (BTU).ObservationUne femme de 68 ans présente un tableau associant une urticaire superficielle, un purpura vasculaire non nécrotique des membres inférieurs et des arthralgies inflammatoires des deux chevilles. Son principal antécédent consiste en une maladie de Basedow diagnostiquée en 2011, initialement traitée par carbimazole mais rapidement interrompu devant l’urticaire. L’hyperthyroïdie est tolérée jusqu’en 2014, période durant laquelle elle se complique d’une fibrillation atriale. Un traitement par BTU est donc introduit, suivi par le retour de l’urticaire survenant par accès. Le traitement est malgré tout poursuivi. En juin 2015, ré-apparaissent le purpura et des arthralgies inflammatoires. Les biopsies des lésions purpuriques montrent un aspect de vascularite leucocytoclasique, et celles des lésions urticariennes un infiltrat inflammatoire riche en polynucléaires neutrophiles sans dépôt spécifique en immunofluorescence. À l’époque, il n’existe ni trouble du sédiment urinaire, ni insuffisance rénale ni syndrome inflammatoire. Les explorations immunologiques ne s’avèrent pas contributives, notamment sans anticorps anti-nucléaires, sans cryoglobulinémie ni consommation du complément. La patiente est traitée durant quelques semaines par colchicine permettant une régression rapide des symptômes. En mars 2016, apparaissent une insuffisance rénale aiguë rapidement progressive, une protéinurie à 1 g/24 h de profil glomérulaire et une hématurie microscopique. La recherche d’ANCA est positive, de fluorescence périn...