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Hépatite lupique : réponse inattendue au bélimumab. Première observation

Auteurs : De-Almeida-Chaves S, Pugnet G1, Moulis G2, Astudillo L1, Thiercelin-Legrand M-F3, Arlet P4, Sailler L2
Affiliations : 1Service de médecine interne, CHU Toulouse-Purpan, Toulouse, France2Service de médecine interne, centre hospitalier universitaire de Toulouse, Toulouse, France3Médecine interne, CHU Toulouse-Purpan, Toulouse, France
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Date 2016 Décembre, Vol 37, pp A241-A242Revue : La Revue de médecine interneDOI : 10.1016/j.revmed.2016.10.331
CA196
Résumé

IntroductionLe bélimumab est un anticorps humanisé anti-BLyS approuvé pour le traitement du lupus systémique. Nous rapportons le cas d’une patiente présentant une hépatite auto-immune associée à un lupus systémique, mal contrôlée sous immunosuppresseurs classiques et améliorée sous bélimumab.ObservationUne femme de 62 ans présentait un lupus érythémateux systémique évoluant depuis l’année 2000 avec des poussées d’arthrite, une photosensibilité, un SAPL avec la survenue de deux thromboses veineuses et une hépatite chronique mixte (γGT 9 N, phosphatases alcalines 4 N, TGO et TGP à 3 N). Les ACAN étaient à 160 UI/ml avec un aspect moucheté et fin. Les anti-DNA étaient à 108 UI/ml. Le fibroscan retrouvait une médiane de 10 mesures à 4,9 KPa. La biopsie hépatique montrait une hépatite de faible intensité (A1F1) en l’absence de stéatose, compatible avec une origine auto-immune. On ne retrouvait pas d’anticorps associés aux hépatites auto-immunes, à la cirrhose biliaire primitive ou à la cholangite sclérosante, et après enquête étiologique complète, le diagnostic d’hépatite d’origine lupique était finalement retenu. En avril 2011, sous hydroxychloroquine et prednisone (40 mg) survenait une aggravation du bilan hépatique avec des γGTà 2900 UI/ml, des TGO à 90 UI/ml et des TGP à 184 UI/ml. Un traitement par mycophénolate mofétil était introduit en mai 2011 avec une efficacité sur l’hépatite puisque la cytolyse se normalisait et les γGT revenaient à 206 UI/ml. La patiente arrêtait ses médicaments en février 2012 par lassitude. En juillet 2012, elle présentait une poussée articulaire, cutanée et de son hépatite (TGO à 58 UI/ml, TGP à 73 UI/ml, γGT à 525 UI/ml et PAL à 457 UI/ml). Les anti-DNA étaient à 110 UI/ml. La corticothérapie était reprise à 20 mg/j. En juin 2013, devant une nouvelle poussée articulaire sous 10 mg de prednisone, le mycophénolate était réintroduit. En janvier 2014, elle présentait une nouvelle poussée articulaire et hépatique (γGT 885 UI/ml, TGO 65 UI/ml et TGP 72 UI/ml, PAL 190 UI/ml). En mai 2014, il était décidé d’initier un traitement par bélimumab (10 mg/kg par mois) devant des douleurs articulaires et l’aggravation de l’hépatite (γGT 1200 UI/ml, TGO 2 N et TGP 2,5 N, PAL 300 UI/ml). Dès le mois de juillet 2014, on constatait une disparition de la cytolyse, et une baisse régulière des γGT mois après mois avec un nadir à 192 UI/ml en juillet 2015. La patiente pouvait être sevrée en prednisone en juillet 2015. Sous bélimumab, les transaminases et PAL restent depuis normales et les γGT inférieures à 200 UI/ml.DiscussionL’incidence de l’hépatite chronique auto-immune associée au LES est de moins de 2 % dans les séries de cas. Son mécanisme n’est pas connu. Le traitement de cette hépatite est mal codifié dans la littérature. L’effet du bélimumab sur l’hépatite lupique n’a pas été rapporté jusqu’à présent. La régression soutenue de l’hépatite chez notre patiente durant toute la période de traitement par bélimumab conduit à envisager le rôle de ce médicament dans cette amélioration. Nous n’avons pas mis en évidence chez elle de modifications médicamenteuses significatives autre que le sevrage en prednisone.ConclusionCette observation suggère que le bélimumab mérite d’être essayé pour le traitement des hépatites lupiques en cas de mauvaise réponse aux autres médicaments.

Des descripteurs MeSH seront prochainement assignés à cet article.

 Source : Elsevier-Masson
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De-Almeida-Chaves S, Pugnet G, Moulis G, Astudillo L, Thiercelin-Legrand M-F, Arlet P, Sailler L. Hépatite lupique : réponse inattendue au bélimumab. Première observation. Rev Med Interne. 2016 Déc;37:A241-A242.
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Dernière date de mise à jour : 30/11/2016.


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