Environ 1 à 3 % des femmes en âge de procréer présentent des fausses couches précoces récidivantes, définies par ≥ 3 pertes fœtales avant 14 semaines de gestation. Environ la moitié de ces fausses couches précoces inexpliquées pourraient être en relation avec une cause génétique. Bien que le dépistage préimplantatoire soit utilisé en médecine de la reproduction dans de nombreux pays, cette technique est interdite en France en dehors du cadre précis du « diagnostic préimplantatoire », concernant les couples à risque de transmission de maladie génétique grave. Dans les autres cas, une réponse allo-immune du fait d’un défaut d’induction de tolérance vis-à-vis des antigènes paternels pourrait être à l’origine de la perte fœtale, bien que l’on manque actuellement de marqueur disponible en routine pour affirmer l’origine immunitaire de la perte fœtale. Plusieurs traitements immunomodulateurs ont fait l’objet d’études ouvertes ou randomisées chez les patientes présentant des fausses couches précoces inexpliquées, parmi lesquels les corticoïdes, le G-CSF, les immunoglobulines, les intralipides et les antagonistes du TNF-α. Les données disponibles ne permettent pas actuellement de proposer des recommandations, mais des études sont nécessaires pour déterminer des stratégies pour ces patientes.