IntroductionSi l’hypertension intracrânienne peut être secondaire à une tumeur, une méningite chronique, des polyradiculonévrites, des endocrinopathies, des causes médicamenteuses, nous en rapportons ici un cas dit « idiopathique ».ObservationUn patient de 52 ans, aux antécédents de lymphome malin non hodgkinien en rémission depuis 10 ans présentait une hypertension intracrânienne dite idiopathique avec œdème papillaire bilatéral depuis 3 ans L’évolution était lentement progressive avec une sensibilité partielle à l’acétazolamide et une intolérance au topiramate s’étant soldée par un DRESS syndrome. Les explorations morphologiques initiales étaient normales. Une nouvelle IRM avec temps veineux (véno-IRM) va montrer une sténose du sinus transverse. Cette sténose du sinus transverse sera stentée par les neuroradiologues avec dans les suites une amélioration de l’acuité visuelle.DiscussionCes hypertensions intracrâniennes, d’abord appelées « pseudo tumor cerebri » puis hypertension intracrânienne bénigne, se sont vu attribuer le terme d’hypertension intracrânienne idiopathique. Elles surviennent volontiers chez des sujets en surpoids. Le mode de révélation est une baisse d’acuité visuelle associée à une céphalée. Dans ce cas, le scanner cérébral, l’IRM standard sont normaux. Le risque principal est la cécité, avec une installation progressive, un œdème papillaire bilatéral et parfois une paralysie de l’horizontalité du regard. Les sinus veineux sont des canaux localisés dans un dédoublement de la dure-mère. La fonction de ces sinus est de drainer le sang veineux du cerveau vers les veines jugulaires internes. Les principaux sinus veineux du cerveau sont :.– le sinus sagittal supérieur (ou sinus longitudinal supérieur) : il se trouve à la jonction voûte crânienne-faux du cerveau et draîne le sang des lobes frontaux et pariétaux ;– le sinus droit résulte de la réunion du sinus sagittal inférieur et de la veine de Galien ;– la confluence des sinus (Torcular herophili) est le point où sont en relation le sinus sagittal supérieur, le sinus droit et les sinus transverses ;– les sinus sigmoïdes sont la continuation des sinus transverses et aboutissent dans les veines jugulaires internes.La physiopathologie de ces hypertensions intracrâniennes dites idiopathiques reste obscure, la sténose du sinus transverse est un mécanisme potentiel à rechercher par des techniques d’imagerie appropriées, et de manière plus systématique par une véno-IRM. Des insuffisances veineuses jugulaires de description plus récente et plus complexes à explorer pourraient également intervenir dans la physiopathologie de ce syndrome.ConclusionOutre la ponction lombaire itérative, les traitements médicamenteux, la dérivation ventriculo-péritonéale, le stenting du sinus transverse peut être une option thérapeutique intéressante dont l’intérêt à long terme reste à évaluer.