IntroductionLa maladie cœliaque (MC) est une entéropathie auto-immune chronique déclenchée par la consommation de gliadine. Cette réaction immunitaire anormale induit une destruction des villosités intestinales. En plus de ses conséquences nutritionnelles évidentes, la maladie cœliaque s’accompagne d’autres complications plus graves mais tout aussi évitables par un régime sans gluten (RSG) bien suivi.Patients et méthodesNous avons colligé rétrospectivement 42 cas de patients hospitalisés pour prise en charge d’une maladie cœliaque entre 2002 et 2014. Les caractéristiques cliniques, biologiques et histologiques ont été relevées pour chaque patient à partir des dossiers médicaux. La saisie et l’analyse des données ont été réalisées au moyen du logiciel SPSS version 22.0.RésultatsNous avons colligé 42 cas de MC. L’âge moyen au moment du diagnostic était de 25,55 ans avec un sex-ratio de 7,4F/1H. La durée moyenne d’évolution était de 148 mois, le BMI moyen était de 18,32 kg/m2. Parmi les patients, 4,8 % étaient tabagiques, 16,7 % avaient un antécédent familial de MC et 31 % avaient une pathologie dysimmunitaire associée. En dehors des complications nutritionnelles, 14 patients, soit 33,3 % ont développé une complication au cours du suivi. Il s’agissait : dans 7,1 % (3 patients) d’une complication thromboembolique, 9,5 % des cas (4 patients) d’un lymphome, 4,2 % (2 patients) d’une ostéomalacie. Une ischémie mésentérique, une stéatose hépatique et une crise convulsive par hypocalcémie ont été diagnostiqués chez 3 patients. Après s’être assuré de la bonne observance du RSG, les facteurs associés à la survenue de complications étaient : âge avancé au moment du diagnostic (45 ans vs 35,5 ans ;p = 0,04), BMI initial bas (16,9 vs 20 kg/m2 ;p = 0,04), phosphorémie initiale basse (29,07 mg/L vs 36,3 mg/L ;p = 0,021) et une albuminémie initiale basse (28,2 g/L vs 35,5 g/L ;p = 0,043).Conclusionles patients porteurs d’une MC sont à haut risque de complications diverses, qu’elles soient nutritionnelles, thromboemboliques ou lymphomateuses. Dans notre série, la transformation lymphomateuse est la complication la plus souvent retrouvée dans notre série. L’âge tardif au diagnostic et l’importance de la dénutrition au moment du diagnostic semblent être des facteurs prédictifs d’évolution vers ces complications.