IntroductionLa néphropathie lupique constitue une atteinte classique du LES intéressant 30 à 60 % des patients. Le but de ce travail est d’analyser les caractéristiques cliniques, histologiques et évolutives ainsi que les facteurs prédictifs des néphropathies lupiques dans un service de médecine interne.Patients et méthodesIl s’agit d’une étude rétrospective monocentrique d’atteintes rénales issues d’une cohorte de 440 lupus systémique, colligés entre 1990 et 2014 dans le service de médecine interne du CHU de Rabat. Les patients lupiques répondent aux critères de l’ACR et ont été incluent dans cette analyse les patients avec protéinurie et/ou insuffisance rénale et/ou anomalies du sédiment urinaire. Les résultats sont collectés sur SPSS et sont analysés en modèle uni varié par le test de Student et le Chi2.RésultatsDeux cent deux cas de néphropathie lupique sont répertoriés. Il s’agit de 179 femmes et de 23 hommes avec un âge moyen de 31 ans. L’atteinte rénale était présente chez 49,5 %. Au moment de la présentation initiale, il y avait une HTA dans 7,4 % des cas, une hématurie dans 12,9 % des cas, une protéinurie dans 95 % des cas et une insuffisance rénale dans 23,8 % des cas. À la ponction biopsie rénale, la classe III a été retrouvée dans 24,8 % des cas, la classe IV dans 42,1 % des cas et la classe V dans 8,4 % des cas. Les principaux facteurs significativement associés à l’atteinte rénale étaient : l’atteinte hématologique (p = 0,004), un complément bas (p = 0,006), la présence d’anticorps anti-ADN (p = 0,006) et de syndrome inflammatoire (p = 0,003). Cent soixante quatre patients ont reçu des corticoïdes associés aux immunosuppresseurs dans 125 cas. Une rechute rénale est observée chez 23 malades (11,38 %) avec insuffisance rénale terminale et recours à la dialyse chez 4 patients (2 %). La mortalité est plus importante en cas de néphropathie (6,7 % vs 4,3 % ;p = 0,277).ConclusionL’atteinte rénale constitue dans notre étude la principale complication du LES. Elle conditionne le pronostic à long terme de la maladie pour la majorité des patients. Son diagnostic précoce est nécessaire pour une meilleure prise en charge de la maladie.