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Hypomagnésémie sévère secondaire à un traitement par inhibiteurs de la pompe à protons

Auteurs : Omar A1, Touam M1, Manceron V, Mahe I2
Affiliations : 1Service de médecine interne, hôpital Louis-Mourier, Colombes2Service de médecine interne, hôpital Louis-Mourier, AP–HP, Colombes
Date 2014 Décembre, Vol 35, pp A136-A137Revue : La Revue de médecine interneDOI : 10.1016/j.revmed.2014.10.231
CA078
Résumé

IntroductionNous rapportons l’observation d’une patiente présentant une hypomagnésémie profonde deux mois après l’introduction d’un traitement par inhibiteurs de la pompe à protons (IPP). Cet effet secondaire rare mais potentiellement grave doit inciter à la prudence quand à l’utilisation des IPP, classe thérapeutique très largement utilisée. Le risque semble majoré par l’utilisation prolongée, mais notre observation montre qu’il peut survenir à plus court terme.ObservationUne patiente de 88 ans, présente comme antécédents une hypothyroïdie substituée (thyroïdectomie ancienne), maladie de horton guérie, insuffisance respiratoire chronique, cardiopathie rythmique et ischémique, fibrillation auriculaire. Deux mois auparavant elle a présenté un syndrome coronaire aiguë et une œsophagite suspendue associée à un ulcère bulbaire motivant la mise sous IPP et une posologie forte est utilisée (esomeprazole 80 mg/jour). Son traitement ne contient pas de diurétiques. La patiente présente depuis plusieurs mois une perte d’autonomie, une anorexie et une dénutrition. Elle est réhospitalisée pour une pneumopathie aiguë. À son arrivée, elle est somnolente, avec des douleurs musculaires et des paresthésies des extrémités. L’ECG est non modifié. Le bilan biologique montre une insuffisance rénale aiguë (créatinine 237 mmol/L, clairance à 21 mL/min selon Cockcroft), des CPK à 4 fois la normale, une anémie normocytaire à 8,9 g/dL, une hypocalcémie corrigée sévère à 1,37 mmol/L (2,20–2,60), une hyperphosphatémie à 1,87 mmol/L (0,80–1,45) et une hypomagnésémie profonde à 0,18 mmol/L (0,75–1,1). La TSH est normale, ainsi que le reste du bilan biologique. Un bilan phosphocalcique réalisé deux mois auparavant était normal. Le diagnostic retenu est une hypomagnésémie profonde compliqué d’hypocalcémie et de rhabdomyolyse aiguë. Dans l’hypothèse d’un effet secondaire des IPP, ils sont arrêtés. La réhydratation et une supplémentation intraveineuse en magnésium et calcium permettent la régression en quelques jours des anomalies biologiques et des symptômes cliniques. Un relais du traitement est pris par voie orale. Un mois plus tard, le bilan phosphocalcique et la magnésémie restent normaux.DiscussionLe lien entre l’introduction semi-récente des IPP et cette hypomagnésémie profonde est retenu en l’absence d’autres causes médicamenteuses (diurétiques en particulier), ou médicales. Pour l’hypocalcémie, une hypoparathyroidie post thyroïdectomie est exclu par l’ancienneté de la chirurgie et la normalité des paramètres phosphocalciques récents. L’hypomagnésémie est profonde (considérée comme sévère à moins de 0,55 mmol/L) et symptomatique. Les hypomagnésémies provoquent outre des signes neuromusculaires, des convulsions, des troubles du rythme cardiaque, une hypocalcémie, par hypo...

 Source : Elsevier-Masson
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Omar A, Touam M, Manceron V, Mahe I. Hypomagnésémie sévère secondaire à un traitement par inhibiteurs de la pompe à protons. Rev Med Interne. 2014 Déc;35:A136-A137.
Courriel(Nous ne répondons pas aux questions de santé personnelles).
Dernière date de mise à jour : 27/11/2015.


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