IntroductionLa maladie de Kawasaki (MK) ou syndrome adéno-cutanéo-muqueux est une vascularite touchant les artères de moyen et petit calibre qui survient principalement chez les enfants et exceptionnellement les adultes. Des complications cardiaques ou vasculaires peuvent survenir lors de la phase initiale ou plus tardivement notamment en l’absence de traitement précoce. Nous rapportons ici les données d’un observatoire de la MK de l’adulte (MKA).Patients et méthodesDepuis juillet 2014, cet observatoire multicentrique a inclus des MKA certaines selon les critères internationaux (fièvre inexpliquée durant plus de 5 jours et 4 critères parmi exanthème, modification des muqueuses orales, conjonctivite, adénopathies cervicales et modification des extrémités), et également des MKA considérés comme probables en cas d’association d’une fièvre inexpliquée, d’une atteinte artérielle et 3 des critères ou d’une fièvre inexpliquée avec 3 critères, après élimination des diagnostics différentiels.RésultatsVingt quatre patients ont été inclus avec un âge médian de 29 ans (22–39) et un sexe ratio (H/F) à 2,42. Douze avaient une MK certaine, 9 une MK probable devant l’atteinte cardiaque ou vasculaire fébrile associée à 3 autres critères, et 3 une MK probable sur l’association d’une fièvre persistante avec 3 critères en l’absence d’autres étiologies retrouvées. Le délai diagnostique médian était de 13 jours (10–20,5). Les patients provenaient de différents services : médecine interne (n = 17), cardiologie (n = 4), maladies infectieuses (n = 2) et dermatologie (n = 1). Les principales manifestations étaient : une fièvre à 39°C–40°C (100 %), une modification des extrémités (n = 21, 87,5 %), des desquamations en doigt de gants (n = 19, 79 %) survenant après une médiane de 15 jours (11–22), un exanthème diffus (n = 22, 92 %), une conjonctivite (n = 16, 66 %), une chéilite (n = 15, 63 %), une langue framboisée (n = 11, 46 %), des adénopathies (n = 10, 42 %), des anomalies cardiaques (n = 11, 46 %) dont un choc cardiogénique (n = 1), une myo-péricardite (n = 3) et une insuffisance cardiaque gauche (n = 1), des signes digestifs (n = 11, 46 %) et des arthralgies (n = 10, 42 %). La médiane de la CRP était à 228 mg/L (166–311), les ASAT à 68 UI/L (51–139), les ALAT à 125 UI/L (69–190), les plaquettes à 372 G/L (209–630) et les leucocytes à 16 100/mm3(8325–20 875). Une atteinte cardiaque était recherchée chez 23 patients (96 %) par la réalisation de 20 échocardiographies trans th...