La fièvre médicamenteuse (FM) est une fièvre nue induite par l’administration d’un médicament. Cet effet indésirable médicamenteux est probablement fréquent mais sous-diagnostiqué. Son pronostic est généralement favorable, mais à l’origine d’examens complémentaires ainsi que d’hospitalisations ou de prolongations d’hospitalisations inutiles. Le tableau clinico-biologique associé à la FM n’est pas spécifique. La fièvre est généralement bien tolérée mais peut s’accompagner de signes généraux pouvant parfois mimer un sepsis. Les anomalies biologiques retrouvées sont toujours modérées, telles qu’une hyperleucocytose, une leucopénie, une éosinophilie, une cytolyse hépatique et une élévation de la C-réactive protéine. Dans tous les cas, une infection doit être éliminée. Tout signe de gravité clinique ou biologique doit remettre en cause le diagnostic. En cas de suspicion de FM, le (ou les) médicament(s) incriminé(s), après évaluation de leur(s) imputabilité(s), doit(doivent) être arrêté(s). Les médicaments les plus souvent incriminés sont les antibiotiques. La disparition de la fièvre à l’arrêt du (ou des) médicament(s) signe le diagnostic a posteriori. Néanmoins, l’arrêt du médicament doit se faire dans une évaluation stricte du rapport bénéfice/risque et peut être délicat pour un antimicrobien en cours de traitement d’une infection ou pour un immunosuppresseur chez un patient qui le requiert.