IntroductionLa fièvre, bien que fréquente chez le patient présentant un cancer colique, en est rarement le symptôme révélateur.Patients et méthodesNous rapportons une série d’observations de cancer colique révélé par une fièvre, dans les trois hôpitaux d’instruction des armées parisiens.RésultatsParmi les 11 patients étudiés, il y avait sept hommes et quatre femmes, d’âge moyen 70 ans. Le cancer colique était localisé au niveau du sigmoïde (n = 6), du côlon gauche (n = 3) et du côlon droit (n = 2). La tumeur était au stade pTis (n = 1), I (n = 4), II (n = 3) et III (n = 3) selon la classification TNM 2002 de l’UICC. La fièvre était le principal motif d’hospitalisation et deux patients avaient une fièvre prolongée inexpliquée récurrente. Une infection était retrouvée dans toutes les observations sauf une. Les hémocultures isolaientEscherichia coli(n = 3),Streptococcus gallolyticus(anciennementbovis) (n = 2) et une bactérie anaérobie non identifiée (n = 1). Un patient avait une endocardite infectieuse àS. gallolyticus. L’imagerie médicale montrait un abcès du foie (n = 3) ou péritumoral (n = 3). Dans sept cas, un antécédent familial de cancer du côlon et des signes évocateurs de pathologie colique (hémorragie digestive minime et négligée, anémie ferriprive, masse abdominale palpable) auraient pu attirer l’attention.ConclusionsLa fièvre révélant un cancer du côlon peut survenir à un stade précoce de la maladie tumorale. Elle est principalement d’origine infectieuse, résultant d’une bactériémie ou d’un abcès locorégional. La présentation sous la forme d’une fièvre prolongée inexpliquée est beaucoup plus rare. Un interrogatoire orienté, un examen clinique minutieux et une lecture attentive des clichés tomodensitométriques permettent de recourir précocement à la coloscopie.