Le syndrome des antiphospholipides (SAPL) est responsable dans sa forme obstétricale de complications à la fois maternelles et fœtales. Il est alors défini par la survenue d’au moins trois fausses couches spontanées consécutives avant dix semaines d’aménorrhée (SA), d’une mort fœtale ou d’une naissance prématurée avant 34 SA liée à une pré-éclampsie, une éclampsie, ou une insuffisance placentaire sévère (retard de croissance intra-utérin, oligohydramnios). Au cours de la grossesse, le SAPL peut également se compliquer d’hématome rétroplacentaire, d’un syndromeHemolysis, elevated liver enzymes, low platelet count(HELLP) et de thromboses qui peuvent parfois s’intégrer dans le cadre d’un syndrome catastrophique des antiphospholipides. Un antécédent de thrombose ou la présence d’un anticoagulant circulant sont des facteurs prédictifs de complications au cours de la grossesse. La prise en charge de ces grossesses à risque est multidisciplinaire (interniste, anesthésiste, obstétricien) et nécessite une consultation préconceptionnelle afin de rechercher les rares contre-indications et d’optimiser le traitement. Celui-ci repose sur l’aspirine associée à de l’héparine dont la posologie varie selon les antécédents de la patiente. La durée de la fenêtre thérapeutique autour de l’accouchement dépend du type d’antécédents mais doit être courte afin de limiter les risques maternels en postpartum (thrombose, HELLP, syndrome catastrophique). La surveillance clinique et biologique est mensuelle, plus rapprochée si nécessaire en fin de grossesse. L’échographie obstétricale avec Doppler, réalisée régulièrement, recherche notamment la présence denotchssur les artères utérines qui sont prédictifs d’une majoration du risque de complication vasculaire placentaire. L’association d’un traitement adapté et d’une surveillance multidisciplinaire rapprochée améliore nettement le pronostic et permet le plus souvent d’obtenir une issue favorable à la grossesse.