Propos. –Le thymus est l’organe de maturation des lymphocytes T. Il joue un rôle fondamental dans l’induction de la tolérance au soi, en permettant la destruction intrathymique des lymphocytes T autoréactifs (sélection négative) et la maturation de lymphocytes T régulateurs. Des anomalies de la sélection thymique de ces deux types de lymphocytes T sont responsables de la survenue de maladies auto-immunes.Actualités et points forts. –La délétion thymique des lymphocytes T autoréactifs nécessite l’expression thymique des antigènes du soi, que ceux-ci soient ubiquitaires ou spécifiques d’organes. L’expression thymique de certains antigènes est sous la dépendance du gèneAIRE. Des mutations de ce gène sont associées à des troubles d’expression des autoantigènes au niveau thymique, à un défaut de présentation des peptides antigéniques par les cellules présentatrices ou encore à des troubles de l’apoptose. Ces mutations peuvent être à l’origine d’une sélection négative défectueuse des lymphocytes T autoréactifs et sont associées à la survenue de maladies auto-immunes. Des données récentes permettent de mieux comprendre les mécanismes de la maturation thymique des lymphocytes T régulateurs qui ont une spécificité autoréactive. Ces lymphocytes T régulateurs ont été caractérisés récemment par l’expression du gèneFoxp3, qui serait un marqueur plus spécifique que les marqueurs phénotypiques utilisés jusqu’alors.Perspectives. –Des modèles animaux montrent que l’administration de lymphocytes T régulateurs ou l’injection intrathymique d’antigène permettent d’induire une tolérance immunologique dans le cadre de la greffe de moelle, de la transplantation d’organes et de maladies auto-immunes. De telles stratégies thérapeutiques pourraient être envisagées chez l’homme.