Hyper-immunoglobulinémie M et anticorps antiphosphatidyléthanolamine d'isotype IgM: étude clinicobiologique de 72 patients porteurs d'immunopathie
Auteurs : Grand B1, Serratrice J1, Hubert AM2, Volot F3, Pache X1, Swiader L1, Rossi P1, Disdier P1, Weiller PJ1Propos. - Les anticorps antiphosphatidyléthanolamine (aPE) sont des anticorps antiphospholipides neutres nouvellement décrits, présents dans le syndrome des antiphospholipides. L'isotype le plus fréquemment observé est l'IgM. Nous avons recherché un lien entre le taux des IgM sériques et la présence de ces autoanticorps. Méthodes. - Sur une durée de deux ans, nous avons suivi une population de 72 patients (66 femmes et six hommes) positifs pour les aPE d'isotype IgM. Soit ces patients étaient atteints d'une maladie auto-immune caractérisée, soit une exploration était en cours devant un tableau évocateur de maladie auto-immune, soit encore les patients présentaient des manifestations du syndrome des antiphospholipides. L'étude prenait en compte une population témoin de 72 patients (58 femmes et 14 hommes) d'âge et de terrain dysimmunitaire comparables. Chaque patient a eu un dosage des IgM sériques et l'hyper-lgM a été définie pour une valeur supérieure à 2,5 g/L. Le dosage des aPE d'isotype IgM a été fait par un test Elisa « maison ». Résultats. - La moitié des patients dont le test aPE était positif avaient une hyper-lgM sérique alors qu'aucun patient aPE-négatif n'avait d'hyper-IgM. Les IgM dosées étaient toutes polyclonales. Il existait de plus une corrélation positive (r = 0,57 ; p = 0,001) entre le taux des IgM sériques et les densités optiques obtenues en aPE-Elisa. Parmi les sujets aPE positifs, le fait d'avoir une hyper-lgM sérique n'influence pas le risque d'événements liés au syndrome des antiphospholipides (thromboses artérielles ou veineuses, fausses couches), ni la positivité des anticoagulant circulant, des anticorps anticardiolipine et anti-bêta-2-glycoprotéine 1. Conclusion. - La corrélation positive entre le taux d'IgM sériques et le dosage des aPE nous semble intéressante car elle suggère un lien entre l'activation lymphocytaire et la production d'autoanticorps, phénomène qui d'ailleurs n'est pas à restreindre aux aPE. Létude de la reconnaissance spécifique portée par les IgM pourra probablement nous éclairer sur les interactions entre les IgM et les phospholipides.