Les troubles du sommeil sont fréquemment associés avec les troubles mentaux. Largement sous-diagnostiqués en psychiatrie, les troubles du sommeil peuvent altérer la santé des patients : leur santé mentale avec une sévérité accrue du trouble mental, des rechutes plus fréquentes, une résistance thérapeutique plus importante, un risque suicidaire augmenté ; leur santé physique, avec en particulier des complications cardiovasculaires et métaboliques. Pour faciliter le diagnostic des troubles du sommeil en psychiatrie, il est primordial de pouvoir les identifier précocement, notamment à l’aide d’outils simples, rapides et largement diffusés que sont les autoquestionnaires. Cet article propose une revue des autoquestionnaires permettant de dépister les troubles du sommeil. Les questionnaires dits « génériques », permettant de dépister plusieurs troubles du sommeil avec un seul questionnaire, et les questionnaires dits « spécifiques » d’un trouble, permettant de dépister un seul trouble du sommeil en particulier, seront présentés. Cette revue montre qu’au fil du développement historique des différents questionnaires, les médecins du sommeil se sont d’abord intéressés au dépistage des perturbations de sommeil, puis à la recherche des troubles du sommeil et plus récemment, à un concept plus large et plus ambitieux, celui de la santé du sommeil. La connaissance des outils de dépistage des troubles du sommeil en psychiatrie nous engage alors à ne plus simplement s’assurer de l’absence de trouble du sommeil en psychiatrie, mais aussi de promouvoir une bonne santé du sommeil chez les patients souffrant de troubles mentaux.