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Neurobiologie des conduites suicidaires : voies de recherche actuelles

Auteurs : Courtet P, Guillaume S1, Jollant F1, Castelnau D2, Malafosse A3
Affiliations : 1INSERM, Unité 888, Montpellier, France2Université Montpellier I3Département de psychiatrie, Hôpitaux universitaires, Genève, Suisse
Date 2008, Vol 5, Num 1, pp 1-8Revue : EMC - PsychiatrieType de publication : article de périodique; DOI : 10.1016/S0246-1072(08)48252-4
Résumé

Les conduites suicidaires (CS) sont de déterminisme complexe et multifactoriel. Si de nombreux facteurs de risque ont été identifiés, des progrès importants sont actuellement réalisés dans la connaissance des facteurs biologiques permettant une meilleure appréhension de leur physiopathologie. Le modèle « vulnérabilité-stress » initialement suggéré par les faits cliniques est étayé au niveau biologique. La vulnérabilité suicidaire est sous-tendue par un dysfonctionnement sérotoninergique central, notamment au niveau du cortex orbitofrontal, influencé par des facteurs génétiques, et générant déficits cognitifs et dysrégulation émotionnelle. En effet, les études de génétique épidémiologique (études familiales, de jumeaux et d'adoption) suggèrent l'existence d'une vulnérabilité génétique pour les CS, spécifique et indépendante de la vulnérabilité génétique aux affections psychiatriques associées aux CS. Les études génétiques d'association suggèrent que certains gènes codants pour des protéines impliquées dans le métabolisme de la sérotonine (tryptophane hydroxylase, transporteur de la sérotonine) sont impliqués. Ces gènes confèrent une vulnérabilité aux CS en influençant la constitution de traits de personnalité tels que l'impulsivité, le déficit de contrôle de la colère, ou de traits cognitifs comme la prise de décision. Le développement de la neuropsychologie et de la neuro-imagerie permettront d'individualiser une neuro-anatomie fonctionnelle des CS. Les facteurs de vulnérabilité interagissent avec les stress environnementaux et les antécédents de maltraitance infantile, qui impliquent eux l'axe hypothalamo-hypophyso-surrénalien et le métabolisme du cortisol. D'autres pistes neurobiologiques voient le jour, notamment grâce à l'utilisation de techniques d'analyse du transcriptome. La connaissance de la physiopathologie et de l'étiopathogénie des conduites suicidaires est essentielle afin de proposer un jour des moyens de dépistage précoce et d'envisager des stratégies de prévention enfin efficaces.

Mot-clés auteurs
Conduites suicidaires; Vulnérabilité-stress; Sérotonine; Génétique; Techniques d'analyse du transcriptome;
 Source : Elsevier-Masson
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Citer cet article
Courtet P, Guillaume S, Jollant F, Castelnau D, Malafosse A. Neurobiologie des conduites suicidaires : voies de recherche actuelles. EMC - Psychiatrie. 2008;5(1):1-8.
Courriel(Nous ne répondons pas aux questions de santé personnelles).
Dernière date de mise à jour : 22/08/2020.


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