La goutte est une maladie chronique, la plus fréquente des arthrites chez l’homme, due à la présence chronique d’une hyperuricémie, conduisant à des dépôts d’urate monosodique dans les tissus, responsables d’arthropathie, de tophus et de néphropathie et/ou lithiase. Le diagnostic est confirmé par la présence de microcristaux d’urate dans le liquide synovial et les tissus. La prévalence de la goutte augmente dans le monde et touche 1 à 2 % des adultes dans les pays développés. On commence de plus en plus à reconnaître que la goutte est une maladie sérieuse entraînant un handicap, des difficultés au travail et un impact sur la qualité de vie. La goutte primitive est liée à une prédisposition génétique, qui inclut un polymorphisme génétique des transporteurs rénaux de l’urate (ce qui réduit l’élimination rénale de l’urate), et à des modifications de l’alimentation. La goutte et l’hyperuricémie sont associées à un risque augmenté de maladies cardiovasculaires, rénales et de syndrome métabolique (obésité, hypertension artérielle, diabète, dyslipidémie) : ces comorbidités et leur traitement peuvent avoir un effet sur le développement de la goutte et le choix d’un traitement. La prise en charge de la goutte a certainement changé ces cinq dernières années. Un « traitement avec des objectifs à atteindre » (uricémie cible à 60 mg/l/360 μmol/l) est essentiel pour une prise en charge effective de la goutte, l’abaissement de l’uricémie à long terme permettant la dissolution des cristaux et in fine la disparition des accès goutteux. Bien qu’il existe des traitements efficaces de la goutte, l’utilisation des traitements hypo-uricémiants reste imparfaite et l’adhésion des patients au traitement est médiocre. La prise en charge à long terme nécessite une éducation complète du patient, une prise en charge des facteurs de risque modifiables et un traitement hypo-uricémiant permettant d’obtenir l’uricémie cible (60 mg/l/360 μmol/l).