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Neurochirurgie de la douleur

Auteurs : Sindou M, Mertens P1, Maarrawi J1, Kéravel Y2
Affiliations : 1Hôpital neurologique P. Wertheimer, groupement hospitalier Est, 59, boulevard Pinel, 69003 Lyon, France2Hôpital Henri Mondor, avenue du Maréchal-de-Lattre-de-Tassigny, 94000 Créteil, France
Date 2007, Vol 4, Num 1, pp 1-30Revue : EMC - NeurologieType de publication : article de périodique; DOI : 10.1016/S0246-0378(06)41738-3
Résumé

La neurochirurgie de la douleur s'adresse aux douleurs intolérables, chroniques, résistantes au traitement étiologique des lésions causales, et rebelles aux thérapeutiques médicamenteuses. Ces douleurs, par leur intensité et leur chronicité, entretiennent un véritable état de « douleur-maladie », bien différent de la « douleur-symptôme » qui constitue un signal d'alarme informant de la survenue d'un état pathologique. Au cours des dernières décennies, les connaissances sur les mécanismes de la douleur chronique ont connu d'importantes avancées. Par voie de conséquence, les méthodes neurochirurgicales à visée antalgique et leurs indications se sont profondément modifiées, respectivement dans le sens d'une vaste multiplicité et d'une plus grande sélectivité. Les douleurs chroniques auxquelles le neurochirurgien est confronté sont bien différentes selon qu'il s'agit de douleurs néoplasiques ou de douleurs non cancéreuses, en particulier neuropathiques. Les douleurs néoplasiques sont dues à l'envahissement des tissus de voisinage par la lésion tumorale et son cortège de réactions inflammatoires, de transformations nécrotiques et de remaniements cicatriciels. Ainsi correspondent-elles le plus souvent à des mécanismes d'« excès de nociception » et sont-elles le plus souvent contrôlées par les antalgiques classiques administrés par les voies orales ou parentérales. Dans les cas de douleurs très localisées, la réalisation de blocs anesthésiques locaux ou périduraux peut être nécessaire. Parfois, la morphinothérapie intrathécale, qui vise à introduire l'opiacé au contact même du système nerveux central, en l'occurrence la moelle épinière, peut être utile. Dans certains cas extrêmes, le recours à la neurochirurgie peut s'avérer bénéfique. Par ailleurs, les douleurs d'origine cancéreuse peuvent s'accompagner de réactions algodystrophiques ou de lésions des structures nerveuses de voisinage, c'est-à-dire pour ces dernières correspondre à des douleurs neuropathiques. La prise en charge thérapeutique doit tenir le plus grand compte de ces mécanismes divers et recourir à leurs traitements spécifiques. Les douleurs neuropathiques sont par définition celles qui sont en relation avec une lésion du système nerveux, qu'il soit périphérique ou central, ou encore avec leurs conséquences (phénomènes d'hypersensibilisation, hyperexcitabilité et/ou remaniements fonctionnels plastiques…). Les méthodes conservatrices de neurostimulation sont les plus récemment apparues dans l'arsenal thérapeutique ; elles ont acquis une place importante dans le traitement des douleurs d'origine neuropathique. Elles visent à renforcer le fonctionnement des systèmes inhibiteurs. Quelle que soit la technique utilisée : neurostimulation des nerfs périphériques, des cordons postérieurs de la moelle, du thalamus ou du cortex cérébral, la méthode ne peut être efficace que si les structures-cibles ne sont pas anatomiquement détruites. D'un autre côté, les techniques d'interruption des voies de la douleur, en devenant plus sélectives dans leurs effets, ont gardé droit de cité pour le traitement de certaines douleurs topographiquement limitées. Dans cette mise au point, les auteurs ont essayé de réaliser une synthèse des données de la littérature ainsi que de leur expérience personnelle, de façon à dégager la place respective des différentes méthodes neurochirurgicales à visée antalgique. Bien entendu, il ne s'agit que d'un « instantané » sur l'état actuel de la thérapeutique neurochirurgicale de la douleur.

Mot-clés auteurs
Douleur chronique; Douleurs cancéreuses; Douleurs neuropathiques; Neurochirurgie fonctionnelle; Chirurgie de la douleur; Neurostimulation antalgique; Radicotomie; Cordotomie; DREZotomie; Stéréotaxie;
 Source : Elsevier-Masson
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Citer cet article
Sindou M, Mertens P, Maarrawi J, Kéravel Y. Neurochirurgie de la douleur. EMC - Neurologie. 2007;4(1):1-30.
Courriel(Nous ne répondons pas aux questions de santé personnelles).
Dernière date de mise à jour : 10/10/2019.


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