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Otites moyennes chroniques. Histoire naturelle et formes cliniques

Auteurs : Tran Ba Huy PDate 2018 Février, Vol 33, Num 1, pp 1-23Revue : EMC - Oto-rhino-laryngologieType de publication : revue de la littérature; DOI : 10.1016/S0246-0351(17)66441-9
Oreille moyenne
Résumé

L’otite moyenne chronique (OMC), définie conventionnellement comme une inflammation prolongée des cavités de l’oreille moyenne, se présente en pratique sous de multiples formes cliniques. Chacune d’entre elles constitue un processus pathologique actif caractérisé par des lésions anatomiques et histologiques irréversibles, et par des données sémiologiques, otoscopiques et évolutives propres. La pathogénie de ces diverses variétés reste mal connue. Elle implique un dérèglement des nombreux facteurs embryologiques, anatomiques, histologiques, immunologiques et autres régulant la physiologie de l’oreille moyenne, avec – théoriquement – pour point commun une agression inflammatoire et/ou infectieuse initiale de l’enfance. Les mécanismes qui président à la différenciation des différentes formes restent également incertains. L’étude de leur histoire naturelle suggère toutefois qu’elles relèvent chacune de filières distinctes. L’OMC ne constitue donc qu’un terme générique recouvrant au moins cinq entités que la simple otoscopie soigneuse et répétée permet bien souvent à elle seule de distinguer. Les otites séromuqueuses ou sécrétoires, quasi constantes dans l’enfance, qu’elles se compliquent ou non d’épisodes de surinfection, réalisent un exsudat traduisant une métaplasie mucipare secondaire à une inflammation, elle-même secondaire à une otite aiguë ou des voies respiratoires ; le plus souvent résolutives, elles pourraient – mais cela est très discuté – jouer un rôle inducteur vis-à-vis des autres formes d’OMC. Les otites muqueuses ouvertes, archétype d’OMC, peuvent se compliquer d’ostéite, de métaplasie épidermoïde et/ou mucipare, ou d’épidermose malléaire ; elles peuvent par ailleurs laisser des séquelles anatomiques ou fonctionnelles, avec ou sans tympanosclérose. Les otites adhésives traduisent une pathologie du tissu conjonctif symphysant le mésotympanum et pourraient compliquer certaines otites muqueuses sévères de l’enfance. Les otites atélectasiques relèvent d’une pathologie de la ventilation auriculaire retentissant sur une membrane tympanique fragilisée ; dans leur forme excentrée, elles réalisent les poches de rétraction qui sont le stade précurseur du cholestéatome. L’otite cholestéatomateuse acquise primaire représente la dernière entité, la plus dangereuse, en raison de son pouvoir extensif et ostéolytique. L’OMC n’est pas unique et il est fondamental de démembrer les variétés parfaitement distinctes qui la composent, chacune possédant son histoire propre et appelant une prise en charge particulière.

Mot-clés auteurs
Otite moyenne chronique; Otite séromuqueuse; Otite sécrétoire; Otite muqueuse ouverte; Otite adhésive; Otite atélectasique; Otite cholestéatomateuse;

Des descripteurs MeSH seront prochainement assignés à cet article.

 Source : Elsevier-Masson
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Tran Ba Huy P. Otites moyennes chroniques. Histoire naturelle et formes cliniques. EMC - Oto-rhino-laryngologie. 2018 Fév;33(1):1-23.
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Dernière date de mise à jour : 15/11/2019.


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