L’ophtalmologiste peut être amené à voir en consultation des patients ayant des symptômes ophtalmiques dont l’origine n’est autre que « psychogène ». Alors que le trouble psychosomatique est un trouble médical au substrat organique patent dont la dimension psychologique participe activement à sa survenue et son évolution, le trouble somatoforme désigne un ensemble de symptômes, signes ou plaintes pour lesquels aucune anomalie identifiable lésionnelle ne peut être retrouvée. Le plus fréquemment observé est la baisse d’acuité visuelle « psychogène ». Il s’agit d’un diagnostic d’élimination. L’ophtalmologiste peut ainsi avoir recours à des procédés cliniques ou examens paracliniques qui l’aident à poser ce diagnostic de trouble somatoforme. Les hallucinations visuelles sont une autre entité rencontrée dans la sphère œil et psychiatrie. Les hallucinations visuelles sont les plus fréquentes des cinq sens et correspondent à une perception sans objet sauf dans le syndrome de Charles Bonnet. En effet, ce syndrome se caractérise par des hallucinations ayant un substratum organique. Outre le traitement d’une éventuelle pathologie ophtalmologique, la réassurance des patients est l’élément essentiel de la prise en charge. Les yeux peuvent également être le siège d’effets secondaires liés à l’alcool, aux drogues ou à des traitements mis en place dans le cadre de troubles psychiatriques, qu’il s’agisse des psychotropes, de la sismothérapie ou encore de la luminothérapie. La connaissance de ces effets indésirables par le psychiatre et l’ophtalmologiste permet une prise en charge optimale de ces patients.