La kératite interstitielle est une inflammation non ulcérante et non suppurative plus ou moins vascularisée du stroma cornéen. Les lésions cornéennes résultent d’une réponse de l’hôte à des antigènes bactériens, viraux, parasitaires ou auto-immuns sans infection active cornéenne. L’évolution de la maladie se fait en deux phases. Ces kératites beaucoup moins fréquentes que les kératites bactériennes ulcérantes constituent cependant une cause non négligeable de baisse de l’acuité visuelle. Elles apparaissent dans un contexte de maladie infectieuse ou systémique. Elles nécessitent donc un diagnostic précoce avec bilan étiologique et un traitement adéquat pour optimiser le pronostic visuel et éviter les autres complications. Parmi les principales étiologies, on retrouve les infections bactériennes (syphilis), les viroses (40 % des cas), les infections idiopathiques (33 %). Le syndrome de Cogan représente moins de 1 % des cas, mais son étude, d’un grand intérêt historique, a ouvert la voie à une meilleure compréhension physiopathologique.