La pathogénie de la dégénérérescence maculaire liée à l'âge (DMLA) fait intervenir des facteurs nutritionnels liés au stress oxydant. En effet, les micronutriments antioxydants, les antiradicalaires ou les micronutriments protégeant de la lumière bleue jouent un rôle dans la protection vis-à-vis de la maladie. Ces facteurs nutritionnels sont intriqués avec des facteurs environnementaux tels que le tabagisme ou l'exposition chronique à la lumière bleue. Les données expérimentales et épidémiologiques sont maintenant concordantes et cohérentes, mais le rôle protecteur de ces micronutriments antioxydants et surtout la dose utile et dépourvue d'effets secondaires restent incomplètement établis. Par ailleurs, les études d'intervention comportant une supplémentation en acides gras poly-insaturés à longue chaîne (AGPI) de la famille oméga-3 (acide docosahexanoïque [DHA]) représentent aussi une avancée importante pour la prévention primaire de la maladie. En pratique, une supplémentation en AGPI oméga-3 pourrait être proposée chez certains sujets à risque de DMLA à titre de prévention primaire et une supplémentation comportant un cocktail de micronutriments antioxydants et protecteurs de la lumière bleue pourrait être proposée à des patients présentant une DMLA aux stades 3 et 4, ou à des sujets ayant un déséquilibre nutritionnel à titre de prévention secondaire. Ces éventuelles supplémentations sont bien entendu compatibles avec des conseils alimentaires simples. Une meilleure formulation et une optimisation de la dose des suppléments actuellement proposés pourraient accroître leur intérêt. De nouvelles recherches et de nouvelles études cliniques restent nécessaires pour valider définitivement ces formulations et peut-être leur permettre d'accéder au statut de médicament.